Malgré le refus de la Haute Cour constitutionnelle de revenir sur la dissolution de l’Assemblée du peuple, les députés des Frères musulmans se sont réunis ce mardi devant le Parlement.
Ce lundi, la Haute Cour constitutionnelle, soutenue par l’armée, a pourtant été claire. L’institution a refusé d’annuler par décret l’arrêt dissolvant l’Assemblée du peuple. Et pour cause : les jugements de la Cour sont « définitifs ». « Ils ne peuvent faire l’objet d’un appel […] et sont contraignants pour toutes les institutions de l’État », a-t-elle précisé. Et d’ajouter qu’elle « n’est partie prenante dans aucune lutte politique » et que sa mission est de « protéger le texte de la Constitution ».
Ce recadrage n’a donc pas calmé les ardeurs des députés des Frères musulmans. « Ce dont nous discutons aujourd’hui c’est du mécanisme d’application » de l’arrêt dissolvant l’Assemblée du peuple, déclare ce mardi le président de la chambre basse Saad al-Katatni. « Le Parlement connaît très bien ses droits et ses devoirs, n’intervient pas dans les affaires du pouvoir judiciaire et ne commente pas les jugements de la justice », ajoute-t-il. Et de conclure « Je veux souligner que nous ne sommes pas en contradiction avec le jugement ». Les députés libéraux ont quant à eux refusé de braver la décision de la Haute Cour constitutionnelle, en n’assistant pas à cette nouvelle session tenue trois semaines après la fermeture de la chambre basse.
Morsi vs armée ?
En refusant de s’astreindre au refus de la Haute Cour constitutionnelle de revenir sur l’annulation de l’Assemblée du peuple, les députés des Frères musulmans, le parti du président Morsi, transgresse la justice et envoie un signal fort à l’armée.
A la demande des militaires du Conseil suprême des forces armées (CSFA), le Parlement du pays avait été dissous quelques jours avant le second tour de la présidentielle, en application d’une décision de justice le déclarant illégal, une mesure contestée par les islamistes.
Les Frères musulmans ont déjà prévu de manifester ce mardi pour « soutenir les décisions du président et le rétablissement du Parlement ». Les prochaines élections législatives ne sont prévues que dans deux mois. Doit-t-on craindre de nouveaux débordements dans le pays ?
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