L’armée égyptienne a repris ce lundi la ville de Delga, province de Minya, qui était tenu depuis 31 jours par des responsables islamistes radicaux, partisans du Président renversé le 3 juillet, Mohamed Morsi. De nombreuses maisons ont été fouillées pour arrêter les militants accusés d’avoir brûlé des églises des chrétiens coptes. Selon le ministère de l’Intérieur, 56 personnes ont été interpellées, sept armes saisies.
L’assaut a été particulièrement brutal. La ville de Delga, dans la province de Minya, à environs 300 km au sud du Caire, est tombée entre les mains de l’armée égyptienne, ce lundi. La localité était tenue depuis 31 jours par des responsables partisans du Président déchu, Mohamed Morsi, renversé le 3 juillet. Selon le ministère de l’Intérieur, près de 56 personnes ont été interpellées et sept armes saisies. La localité était tombée aux mains des islamistes, après la destitution de Mohamed Morsi. Et au lendemain de sa chute, près de 70 personnes avaient été tuées dans la seule province de Minya, au cours d’affrontements entre forces de sécurité et partisans du chef d’Etat déchu.
La raison de cette opération ? D’après les responsables de la sécurité, les militaires ont mené cette offensive pour avant tout protéger les chrétiens coptes, particulièrement nombreux dans cette localité. Ces derniers, minoritaires dans le pays, ont subi de multiples représailles des militants pro-Morsi, depuis la chute de ce dernier. Les islamistes ont incendié une vingtaine d’églises et de maisons, et marqué d’une croix rouge ou noire les magasins appartenant aux coptes.
Fouilles maison par maison
Les autorités égyptiennes ont donc officiellement entamé la traque des auteurs de ces troubles à Delga. Et les militaires n’y sont pas allés de main morte. Ils ont démonté les barricades érigées par les islamistes, ont indiqué des sources sécuritaires, qui n’ont pas fait état de victimes. D’après l’agence gouvernementale Mena, les 32 entrées de la ville qui abrite 120 000 habitants, ont été reprises par les forces de l’ordre et fermées à toute personne voulant entrer ou sortir. Un couvre-feu y a également été imposé, précise Mena.
Une opération qui ne s’est pas déroulée sans heurts même si le ministère de l’Intérieur a préféré ne pas donner de détails sur ce point. « Il y a eu quelques accrochages avec les habitants pendant les perquisitions », a indiqué de son côté Yehia Chaker, un membre des Frères musulmans, interrogé au téléphone par Reuters. Selon lui, « des pneus ont été incendiés et des pierres ont été lancées en direction des forces de l’ordre. De leur côté, les forces de sécurité ont riposté en tirant des grenades lacrymogènes et de la grenaille ».
La situation sécuritaire en Egypte s’aggrave de jour en jour. Et les chrétiens coptes sont loin d’être à l’abri des violences. Ces derniers dénoncent régulièrement des violences et discriminations à leur encontre.
Les coptes ont été très nombreux à avoir soutenu le mouvement de contestation contre le régime de l’ex-chef d’Etat, affirmant qu’ils ne se sentaient plus en sécurité dans leur pays. Aujourd’hui encore, malgré le renversement de Mohamed Morsi, ils ne sont toujours pas en sécurité.