Les violences en Egypte ont gagné ce week-end au moins cinq universités du pays. Un étudiant a perdu la vie dans des affrontements entre supporters de Morsi et forces de l’ordre.
Ce week-end, quelques jours à peine après avoir été catalogué d’« organisation terroriste » par le pouvoir intérimaire en Egypte, les Frères musulmans ont à nouveau crié leur colère. En dépit des menaces qui pèsent contre eux, ceux-ci ont investi dimanche au moins cinq universités, dont celles du Caire et d’Al-Azhar. Les universités ont été l’épicentre de violents affrontements entre pro-Morsi et forces de l’ordre.
« A bas le pouvoir militaire ! », scandaient des étudiants et des manifestants tout en brandissant quatre doigts vers le ciel, en référence au sit-in « Rabaa » violemment démantelé par l’armée en août dernier par l’armée et qui avait causé la mort de centaine de personnes. Ces nouvelles manifestations ont causé samedi la mort d’un étudiant de 19 ans, tué par balle à Al-Azhar lorsque les forces sécuritaires ont fait irruption sur le campus. Ces derniers ont d’ailleurs carte blanche pour tirer sur réfractaires. Ailleurs, des étudiants ont interrompu un examen à la faculté de commerce avant de mettre le feu à un bâtiment. Cinq personnes avaient trouvé la mort lors de violents accrochages.
Série d’attentats
La violence semble avoir élu domicile en Egypte, depuis la destitution de Mohamed Morsi le 3 juillet 2013. Parallèlement aux violences dans les universités, une explosion a eu lieu dimanche près d’un bâtiment des services de renseignement militaire, dans le nord de l’Egypte, selon la télévision officielle égyptienne.
L’explosion qui a eu lieu dans la province de Charqyia, dans le delta du Nil, a fait quatre blessés, de source médicale. Cet attentat survient au moment où le pays a été la cible de deux attaques durant cette même semaine. En effet, mardi, un attentat-suicide à la voiture piégée contre la police a fait quinze morts à Mansoura. Jeudi, une bombe a explosé au Caire, blessant cinq personnes dans un bus. Au lendemain de l’attaque de Mansoura, pourtant revendiquée par des jihadistes disant s’inspirer d’Al-Qaïda et critiquant les Frères musulmans du président destitué Mohamed Morsi. Les autorités ont accusé la confrérie d’être à l’origine des attentats.