La nomination d’Ibrahim Mahlab au poste de Premier ministre, suite à la démission du gouvernement El-Beblaoui, suscite bien des interrogations.
Les Egyptiens sont-ils victimes d’un saut en arrière dans le temps ? La nomination d’un cacique du régime Moubarak au poste de Premier ministre a provoqué l’ire de l’opposition. Le ministre sortant de l’habitat, Ibrahim Mahlab, a été chargé mardi par le Président par intérim, Adly Mansour, de former un nouveau gouvernement, suite à la démission lundi du cabinet d’Hazem El-Beblaoui.
Ibrahim Mahlab, un ingénieur de 64 ans, a dirigé la célèbre entreprise de construction gouvernementale Arab Contractors. Mais il a aussi siégé au Sénat sous le régime d’Hosni Moubarak et surtout été un cadre du parti du raïs déchu, le Parti national démocratique (PND).
Les détracteurs du régime actuel voient en Mahlab le retour au pouvoir de l’ancien régime, à l’image du leader de gauche Hamdeen Sabbahi, le seul candidat déclaré à la Présidentielle pour le moment, qui craint un pouvoir autoritaire en Egypte.
La nomination de Mahlab intervient à seulement quelques semaines de l’élection présidentielle, prévue pour le printemps, à laquelle devrait prendre part le maréchal Abdel Fatah al-Sissi, chef de l’armée, vice-Premier ministre et ministre de la Défense du gouvernement sortant. Certains observateurs affirment que la démission du gouvernement à eu lieu afin de permettre à Al-Sissi de se présenter à la Présidentielle. Car pour être éligible, le maréchal Sissi doit démissionner du gouvernement et quitter l’armée, ou prendre sa retraite. Ce dernier ne cache pas son intention de briguer un mandat présidentiel, la prochaine étape devrait être sa démission au sein de l’armée.
A son tour, Ibrahim Mahlba choisira-t-il d’anciens membres du gouvernement de l’ère Moubarak pour composer son cabinet ?