L’ancien président égyptien, Hosni Moubarak, aurait été victime de deux arrêts cardiaques. Selon une source médicale de la prison de Tora, les défibrillations pratiquées sur lui ont réussi à faire repartir son cœur. Mais certains dénoncent une manipulation organisée autour de son état de santé.
Hosni Moubarak, 84 ans, accuse les autorités de vouloir le tuer en prison. Il aurait été, depuis la prison de Tora où il est détenu, victime de deux arrêts cardiaques. « Le cœur (de Moubarak, ndlr) s’est arrêté deux fois (…) Il est tantôt conscient et tantôt inconscient et refuse de se nourrir », a indiqué une source médiale de la prison de Tora sous couvert de l’anonymat. Les autorités affirment que l’état de santé du président déchu s’est brusquement dégradé après sa condamnation à la prison à vie, le 2 juin. Placé dans une cellule médicalisée, Moubarak serait atteint d’un cancer. Le ministère de l’Intérieur a affirmé ce mardi que son état de santé était « critique mais stable », rapporte l’agence officielle Mena.
La famille et les partisans de l’ex-raïs demandent son transfert vers un hôpital. Les autorités n’ont pas encore donné leur décision, car dans le camp adverse on affirme que ses problèmes de santé ne servent qu’à suscité l’émotion et la pitié des juges. Les autorités craignent qu’à quelques jours du second tour de la présidentielle, les 16 et 17 juin, les polémiques autour de son procès et de son état de santé continuent d’agiter la rue et la scène politique.
Une sortie de prison risquée
La sortie de prison de l’ancien dirigeant pourrait enflammer davantage la rue égyptienne. Déjà, des milliers de personnes avaient défilé pour protester contre la décision des juges de le condamner à la perpétuité et d’acquitter six hauts responsables de la police poursuivis pour meurtres pendant le soulèvement qui a fait près de 850 morts en février 2011. Beaucoup s’attendaient à des condamnations à mort. Le QG du candidat Ahmad Chafiq, dernier Premier ministre de Moubarak, a même été attaqué par des protestaires à la suite du verdict du 2 juin.
Chaque fois que Hosni Moubarak a été présenté devant la cour, il l’a été sur une civière. Nombreux sont les Egyptiens qui dénoncent une manipulation pour lui éviter la peine de mort. De plus, ils accusent les autorités de lui avoir octroyé un traitement de faveur. Depuis août dernier, il était hospitalisé dans un luxueux hôpital du Caire où son épouse, Suzanne, et sa famille pouvaient lui rendre visite quand ils le souhaitaient.
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