Egypte : Hala Shukrallah, première femme à diriger un parti politique


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Hala Shukrallah est, depuis vendredi, la première femme en Egypte à diriger un parti politique. Elle rafle ainsi la présidence du parti al-Dostour, fondé par Mohamed El-Baradei.

Inédit ! Pour la première fois dans l’histoire de l’Egypte, une femme a été élevée à la tête d’un parti politique. A 59 ans, Hala Shukrallah est la nouvelle présidente du parti al-Dostour (La Constitution, ndlr), fondé par le lauréat du prix Nobel Mohamed El-Baradei.

Un moment inattendu

Dans un pays conservateur tel que l’Egypte, l’ascension d’une femme au sommet d’une institution ou d’un parti, qui plus est une chrétienne copte, était jusqu’à présent un fait inexistant. Exception faite il y a deux mois lorsque Mona Mina a été élue présidente de l’Ordre des médecins.

Hala Shukrallah est la politicienne la plus en vogue depuis sa nomination vendredi dernier, à la suite d’une Assemblée générale. « C’est palpitant, a-t-elle dit. Le moment est arrivé et je suis été très heureuse parce qu’il reflète les espoirs de tant de jeunes dans le parti. C’est un moment où vous estimez que quelque chose a changé », a-t-elle raconté, à chaud. Mais la nouvelle responsable politique a du pain sur la planche, car en plus d’être une femme, elle est, dans un pays où la droite domine, gauchiste.

Redorer le blason d’al-Dostour

Lancé le 28 avril 2012 par El Baradei, al-Dostour a traversé des épreuves compliquées. Trois semaines après son arrivée à la tête de la Vice-présidence, suite à la destitution de Mohamed Morsi le 3 juillet, Mohamed El-Baradei avait démissionné pour marquer son opposition au « bain de sang » commis par l’armée égyptienne contre les manifestants. Il avait même dû quitter le pays vers Londres pour éviter d’être arrêté pour « rupture de confiance ». Vu de l’intérieur et de l’étranger, El-Baradei avait tout bonnement abandonné son pays. Al-Dostour prend alors un sacré coup, et de nombreux fidèles quittent le navire.

Le défi est donc de taille pour Hala Shukrallah. Mais cette sociologue de profession a bénéficié d’une couverture médiatique exceptionnelle et de loin gratifiante. Un coup de pouce qui devrait lui permettre de redresser l’image de son parti et attirer de nouvelles voix, notamment féminines…

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