Alors que les forces de l’ordre envisagent de disperser leur sit-in au Caire, les manifestants pro-Morsi, qui réclament le retour au pouvoir du Président déchu, comptent à nouveau appelé à manifester massivement ce lundi pour soutenir leur leader.
En Egypte, on craint encore de nouvelles violences. La police envisage de disperser le sit-in des partisans de Mohamed Morsi au Caire, estimant que leur rassemblement n’a que trop duré. Mais ces derniers font la sourde oreille, et ont même appelé ce lundi à manifester massivement pour réclamer le retour à la tête du pays du Président renversé le 3 juillet par l’armée. Malgré cette menace qui pèse sur eux, ils campent sur leur position. Et ont bien l’intention de continuer à camper sur les places Rabaa al-Adawiya et Nahda, au Caire, où se trouvent aussi des femmes et enfants.
Crainte d’un bain de sang
Face à cette tension qui ne retombe pas entre les nouvelles autorités de transition et les soutiens du Président déchu, la Communauté internationale craint un nouveau bain de sang dans le pays. Des inquiétudes que les hauts responsables des forces de l’ordre ont tenté de calmer, assurant que la police va d’abord encercler les sit-in des deux places, avant de les disperser en «plusieurs jours» et après « plusieurs sommations ». Cette dernière mesure devrait également attendre « deux ou trois jours avant de se mettre en mouvement pour disperser les manifestants », a précisé l’un des responsables. Pour le moment le début de cette opération n’a pas encore été précisé.
En guise de riposte, un des hauts responsables des Frères musulmans, Farid Ismaïl, d’où est issu Mohamed Morsi, a indiqué que « le peuple égyptien poursuivrait sa révolution » pour exiger le retour du premier Président égyptien élu démocratiquement. S’adressant aux « dirigeants du coup d’État » depuis la place Rabaa, incitant les Égyptiens à occuper « toutes les places » du pays. Les nouvelles autorités ont promis des élections d’ici 2014, appelant les Frères musulmans à participer à la transition. Mais ces derniers rejettent tout dialogue avec ceux qui dirigent actuellement le pays. De son côté, le pouvoir par intérim diffuse des informations relayées par les médias qui parlent le même langage, les accuse d’être des « terroristes », d’avoir stocké des armes automatiques sur les deux places du Caire et de se servir des innombrables femmes et enfants qui s’y trouvent comme « boucliers humains ».