L’ancien vice-Président égyptien, Mohamed El Baradei, va être poursuivi en justice pour rupture de confiance, après avoir remis sa démission au gouvernement, suite à la violente répression contre les pro-Morsi.
Mohamed El Baradei va-t-il aussi devoir rendre des comptes à la justice de son pays? L’ex-Président va être poursuivi pour « rupture de confiance », après avoir démissionné le 14 août du gouvernement mis en place par l’armée, suite aux violences meurtrières contre les partisans de Mohamed Morsi. Cette plainte des plus surprenantes a été déposée par un professeur de droit de l’université d’Hélouan, Sayyed Ateeq. Selon des sources judiciaires, elle sera instruite le 19 septembre devant un tribunal du Caire. Il serait passible d’une peine de trois ans de réclusion criminelle.
Démission critiquée
La démission de l’ancien directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et Prix Nobel de la paix a été très mal vu en Egypte. Alors même qu’il était l’un des chefs de file du Front de salut national (FSN), coalition de l’opposition qui a exigé la démission de Mohamed Morsi, appelant les Egyptiens à manifester dans la rue. El Baradei était en tête du mouvement anti-Morsi dans le pays. Raison pour laquelle beaucoup ne comprennent pas dans le pays le pourquoi de sa démission. « Il m’est devenu difficile de continuer à assumer la responsabilité de décisions avec lesquelles je ne suis pas d’accord », avait écrit Mohamed El Baradei dans sa lettre de démission remise au Président de transition, Adly Mansour.
Même s’il s’est fait de nombreux ennemis et continue de recevoir des piques suite à sa décision, Mohamed El Baradei semble bien loin de la crise qui déchire son pays. Il s’est réfugié en Europe il y a quelques jours. Ce qui signifie qu’il n’assistera sans doute pas à l’audience prévue le 11 septembre, après la plainte déposée à son encontre.