Cela fait deux ans que Hosni Moubarak a été renversé par la révolution populaire en Egypte. Au lieu de célébrer cet anniversaire, comme le recommandait Mohamed Morsi, les Egyptiens ont quant à eux préféré manifester en masse, sur la Place Tahrir et dans tout le pays, contre le pourvoir du président élu en juin et issu du parti islamiste des Frères musulmans. Les Egyptiens réclament une « vraie démocratie » et menacent d’une « nouvelle révolution ». Ces manifestations ont été ponctuées par des heurts notamment dans la ville d’Ismaïliya. Selon un bilan provisoire, ces échauffourées auraient fait au moins 110 blessés.
« Pain, Liberté, Justice sociale » Les Egyptiens ont choisi le même slogan scandé pendant la révolution arabe pour manifester leur colère envers le pouvoir de Mohamed Morsi. « Un système (jugé) autoritaire, socialement injuste issu d’une idéologie islamiste (contre) l’intérêt général ». Deux ans, jour pour jour, après le départ de Hosni Moubarak, chassé par la pression de la rue notamment rassemblée à la Place Tahrir au Caire, les Egyptiens sont redescendus ce vendredi dans les rues pour non pas célébrer cette date d’anniversaire symbolique mais pour réclamer « une vraie démocratie et une nouvelle révolution ».
« Certains manifestants se sont momentanément rassemblés devant le très symbolique immeuble qui abrite la télévision d’Etat et le ministère de l’Information, avant de se rendre à Tahrir. Non loin de là, des manifestants ont également jeté des pierres sur un immeuble abritant des locaux des Frères musulmans, la formation dont est issu le président Mohamed Mors », rapporte Liberation.fr.
Morsi contesté
Mohamed Morsi avait pourtant pris les devants, en appelant son peuple à célébrer « de manière pacifique et civilisée » les deux ans de la révolution égyptienne qui a renversé Hosni Moubarak.
Le président égyptien essuie un cuisant camouflet. Les Egyptiens ont non seulement manifesté, ils ont en outre visé directement leur chef d’Etat. Ils fustigent son régime, jugé « autoritaire », « socialement injuste » et dont l’« idéologie islamiste » agirait contre « l’intérêt général ».
Des accusations notamment relayées par les partis de l’opposition égyptienne, présents dans ces manifestations. « « Pain, liberté, justice sociale. Sortons vers les places pour finaliser les objectifs de la révolution« , a appelé sur Twitter Mohamed ElBaradei, l’une des figures de proue de l’opposition laïque », indique Liberation.fr.
L’arrivée de Mohamed Morsi, deux ans après la chute de Hosni Moubarak, n’a selon les manifestants pas réglé les problèmes du pays. Ces derniers ont réclamé « une vraie démocratie et une nouvelle révolution ».
« Une nouvelle révolution »
On a cru revivre, ce vendredi 25 janvier, les manifestations de la révolution égyptienne. Comme il y a deux ans, le conflit social a été très suivi et surtout émaillé de heurts entre les Egyptiens et les forces de l’ordre.
« Des heurts ont éclaté dans plusieurs villes d’Egypte vendredi lors de manifestations contre le pouvoir islamiste […] Des accrochages sporadiques entre groupes de jeunes et forces de l’ordre, qui avaient débuté jeudi, se sont poursuivis aux abords de la Place Tahrir », souligne Libération.fr. Et d’ajouter : « A Alexandrie et Suez, la police a fait usage de gaz lacrymogène contre des manifestants, selon des témoins ».
Sans compter l’incendie des locaux du parti des Frères musulmans à Ismaïliya, sur le canal de Suez. Un symbole marquant l’ire des manifestants contre le parti islamiste au pouvoir, Parti de la liberté et de la justice (PLJ).
Selon un bilan, encore provisoire, les échauffourées éclatées pendant ces manifestations auraient fait au moins 110 blessés.