Lors d’un Forum ce lundi à Abou Dhabi, réunissant de nombreux pays du monde arabe, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appelé à « combattre le terrorisme par un discours religieux renouvelé ».
A l’international, on continue toujours à faire référence à l’attentat terroriste meurtrier contre le journal satirique français Charlie Hebdo, qui a fait 12 morts, à Paris. Lors d’un Forum dédié aux énergies futurs ce lundi à Abou Dhabi, réunissant de nombreux pays du monde arabe, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appelé à « combattre le terrorisme par un discours religieux renouvelé ». « La résurgence du terrorisme nécessite une réaction bien réfléchie de la communauté internationale », a déclaré le président égyptien, en visite depuis samedi aux Emirats arabes unis.
Sissi appelle à un « discours religieux… par afp
« Nous sommes en train de nous autodétruire »
Selon lui, « cette réaction ne comporte pas seulement un volet militaire et sécuritaire, mais la dépasse pour englober une politique de développement économique, sociale et culturelle », ajoutant que cela « nécessite également un discours religieux renouvelé et expurgé d’idées fausses qui peuvent conduire certains à embrasser la violence pour imposer des idées ». Et dans un « message à tous les Arabes », le président Sissi a appelé chacun à « préserver son pays. Nous sommes en train de nous autodétruire », relevant que les pays arabes comptent le plus grand nombre de réfugiés au monde et s’interrogeant sur le point de savoir si les pays arabes passent par une période de « changement ou de destruction ».
« La sécurité du Golfe, une ligne rouge à ne pas dépasser »
Abdel Fattah al-Sissi qui considère « la sécurité du Golfe comme une ligne rouge à ne pas dépasser », a également apporté un soutien sans faille aux « efforts des Emirats arabes unis pour sauvegarder leur sécurité », souhaitant « davantage d’efforts pour faire face à toute atteinte à la sécurité des pays du Golfe », faisant référence à la politique de tolérance zéro des Emirats face aux tenants de l’islam politique. Ces deux dernières années, en effet, des dizaines d’Emiratis et de ressortissants arabes ont été condamnés à de lourdes peines de prison aux Emirats pour complot contre la sécurité de l’Etat et appartenance aux Frères musulmans, rapporte l’AFP.
Ce discours du président Sissi n’est pas étonnant puisque les Emirats, avec l’Arabie saoudite et le Koweït, sont les principaux soutiens de l’Egypte depuis son arrivée au pouvoir, après la destitution de l’ancien président issu des Frères musulmans Mohamed Morsi le 3 juillet 2013. Depuis, ses partisans n’abdiquent pas et manifestent régulièrement dans le pays pour dénoncer un coup d’Etat du premier président élu démocratiquement dans le pays.