Trois journalistes d’Al jazeera ont été interpellés ce lundi au Caire par les forces de l’ordre égyptiennes à la suite d’accusations du ministère de l’Intérieur qui reproche à la chaîne basée au Qatar d’avoir retransmis illégalement un entretien avec un membre des Frères musulmans.
Comme à l’habituée, Al-Jazeera est de nouveau dans le collimateur du pouvoir. La chaîne basée au Qatar a annoncé ce lundi que trois de ses journalistes avaient été arrêtés au Caire par les forces de l’ordre égyptiennes à la suite d’accusations du ministère de l’Intérieur qui leur reproche d’avoir retransmis illégalement un entretien avec un membre des Frères musulmans. Le siège d’Al-Jazeera au Caire est fermé depuis le 3 juillet, date à laquelle Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, a été destitué.
La chaîne et les autorités défendent chacun de leur côté leur version. Selon Al-Jazeera, c’est un correspondant, un producteur et un cameraman qui ont été arrêtés. Le ministère de l’Intérieur évoque lui pour sa part l’interpellation d’un membre des Frères musulmans et d’un journaliste australien. Le ministère de l’Intérieur a tenté de justifier ses mesures, affirmant que « la sécurité d’Etat a eu vent d’informations selon lesquelles un membre des Frères avait utilisé deux suites d’un hôtel du Caire pour organiser des réunions avec d’autres membres de l’organisation, et les avait transformées en salle de presse ». Selon le ministère, ils ont diffusé en direct des informations dommageables pour la sécurité nationale, en propageant sans autorisation des rumeurs et de fausses informations aux Qatari d’Al-Jazeera ».
Très tendues depuis la destitution de Mohamed, les relations entre le pouvoir et les Frères musulmans se sont encore détériorées ces derniers temps. A la suite de l’attentat de Mansoura, à la voiture piégée, qui a fait 15 morts, les autorités ont classé les Frères musulmans parmi les organisations terroristes.