L’Egypte vit des heures très sombres. Chaque jour avec son lot de morts. Ce dimanche, ce sont 36 détenus qui ont été abattus. Ils auraient tenté une invasion au moment de leur transfèrement d’une prison du Caire à une autre de la banlieue.
Après quatre jours de tuerie en Egypte avec à la clé près de 800 morts, selon le bilan officiel, les partisans des Frères musulmans avaient observé une trêve ce dimanche. L’on croyait dès lors que le sang n’allait pas couler en ce jour particulièrement calme, même si les pro-Morsi avaient appelé à manifester. Hélas non. Il y eut encore des morts. Et cette fois, ce ne sont pas les manifestants de la rue qui ont fait les frais des tirs des forces de l’ordre, ce sont plutôt des détenus qui auraient tenté une suicidaire opération d’évasion en masse.
C’est la coïncidence entre l’annonce du général al-Sissi qui a affirmé qu’il y avait « de la place pour tous en Egypte mais pas pour la violence des islamistes » et la mort de 36 détenus qui est troublante pour la Communauté internationale. Surtout lorsqu’on sait que ces prisonniers étaient tous des islamistes. Ils ont en effet été 36 détenus islamistes égyptiens à être tués ce dimanche, lors d’une tentative d’évasion durant leur transfèrement du Caire vers une prison de la banlieue. L’information a été donnée par l’agence de presse d’Etat Mena, selon laquelle le convoi de la police a été attaqué par des hommes armés. Selon des informations livrées par le ministère de l’Intérieur, les détenus sont des Frères musulmans, donc de la confrérie du Président déchu, Mohamed Morsi.
Lors d’une réunion avec les principaux chefs militaires et de la police, le général Abdel Fattah al-Sissi a assuré que l’Egypte ne plierait pas devant la violence des islamistes. « Quiconque imagine que la violence fera plier l’Etat et les Egyptiens doit revoir sa position. Nous ne resterons jamais silencieux face à la destruction du pays », a averti Al-Sissi qui faisait une première sortie depuis la tuerie du Caire de mercredi.
De son côté, l’Union européenne , par la voix de Herman Van Rompuy et Jose Manuel Barroso, a averti dimanche le gouvernement égyptien qu’elle était prête à réexaminer ses relations avec l’Egypte. « Il est crucial que la violence cesse immédiatement. Les appels à la démocratie et aux libertés fondamentales venant de la population égyptienne ne peuvent pas être ignorés, et encore moins être noyés dans le sang », ont averti les dirigeants de l’UE.
La situation d’insécurité, avec d’une part les menaces des forces de l’ordre et la formation de milice armée anti-islamistes, d’autre part, avait poussé les pro-Morsi à prendre la décision d’annuler leurs manifestations de ce dimanche, après avoir enregistré près de 800 morts en quatre jours. Sauf qu’il y a eu encore des morts, 36 au total, des détenus.
