Dans un discours télévisé ce mardi soir, Mohamed Morsi a réitéré sa légitimité et exprimé son refus de quitter le pouvoir, arguant qu’il a été élu démocratiquement. Il a une nouvelle fois appelé l’armée à retirer l’ultimatum de 48 heures pour que les « demandes du peuple » soient exécutées.
Mohamed Morsi ne lâche rien. Dans un nouveau discours télévisé ce mardi soir vers 22h45, le Président égyptien a réaffirmé sa légitimité à gouverner l’Egypte. En outre, il refuse de quitter le pouvoir. Quelques heures avant, sur son compte Twitter, il a aussi rejeté l’ultimatum de 48 heures imposé par l’armée pour répondre aux « revendications du peuple ». A la suite de son discours, une marée humaine a investi la Place Tahrir, au Caire. La « légitimité » du dirigeant islamiste est, selon lui, un rempart contre l’effusion de sang dans le pays. Il dit vouloir continuer « à assumer la responsabilité du pays ».
L’ensemble de ces déclarations ont été prononcées après que Morsi ait rencontré dans la journée de mardi le chef des armées, le général Abdel Fattah al-Sissi. Cela montre à quel point le pouvoir et l’armée ne s’entendent plus. De fait, le général a du caractère et bombe le torse face à un Morsi entêté mais désemparé. A l’issue de l’ultimatum qui doit prendre fin ce mercredi vers 17 heures, l’armée a indiqué qu’elle mettrait en place une « feuille de route » qui prévoit notamment la nomination d’un conseil présidentiel et une suspension de la Constitution pour une période de transition qui peut durer jusqu’à un an, le tout sous la houlette de l’armée si le pouvoir ne réagit pas.
Dans la nuit de mardi à mercredi, 16 personnes sont mortes dans une attaque contre un rassemblement de pro-Morsi près de l’université du Caire, d’après le ministre de la Santé. Ailleurs dans la capitale, sept autre Egyptiens ont péri. Ces chiffres portent à 47 le nombre de manifestants morts en une semaine. Près de 200 autres personnes ont quant à elle été blessées.
L’opposition, qui a désigné ce mardi Mohamed El Baradei pour remplacer Morsi, a salué la position de l’armée, affirmant que le Président Morsi à « menacé » son peuple. C’est aujourd’hui donc que l’ultimatum prend fin. L’armée ira-t-elle au bout de ses exigences ? Morsi tiendra-t-il face à la pression grandissante de la rue ?