Dans un communiqué publié, ce mercredi, la Présidence égyptienne a annoncé la libération de 165 détenus condamnPs à de la prison pour avoir violé une loi controversée limitant le droit de manifester.
Le Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a accordé, ce mercredi 17 juin 2015, une grâce à 165 personnes arrêtées lors de manifestations illégales, principalement des jeunes et des adolescents. Aucun militant politique ou de figure de la révolte de 2011 contre Hosni Moubarak ne figure parmi les détenus graciés qui purgeaient des peines de plusieurs années de prison et dont la condamnation avait provoqué l’indignation des organisations internationales des droits de l’Homme.
Parmi ces figures, le militant de gauche Alaa Abdel Fattah qui avait était condamné à cinq ans de prison, sa sœur Sanaa Seif à deux ans, et le fondateur du mouvement du 6-Avril, fer de lance de la révolte de 2011, Ahmed Maher, condamné à trois ans de prison. Ils avaient été condamnés pour infraction à une loi restreignant le droit de manifestation.
Cette loi a été adoptée quelques mois après la destitution, en juillet 2013, de l’ex-Président islamiste Mohamed Morsi issu des Frères musulmans, premier Président égyptien élu démocratiquement. Et depuis, les autorités égyptiennes mènent une répression flagrante contre toute opposition qui ose lever la voix, notamment les Frères musulmans.
Cette répression s’est traduite par des chiffres : 1 400 manifestants islamistes ont été tués dans la dispersion violente de leurs rassemblements par les forces de l’ordre et plus de 40 000 autres ont été arrêtés ou traduits en justice, selon Human Rights Watch (HRW). Des centaines d’entre eux ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs, qualifiés par l’ONU de « sans précédent dans l’histoire récente » du monde, dont l’ex-Président Mohamed Morsi et autres dirigeants des Frères musulmans.