Des hôtesses et des stewards d’Air France refusent d’embarquer à bord des vols à destination des pays touchés par le virus Ebola. Une fausse alerte ce mercredi à l’aéroport parisien Roissy CDG a contribué à renforcer la psychose qui règne au sein du personnel navigant.
Fausse alerte sur une suspicion de cas d’Ebola mercredi matin à l’aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle. Le Samu était intervenu d’urgence après qu’un passager soit tombé « malade » à bord d’un vol en provenance de Lagos, la plus grande ville du Nigeria. Cet incident a accentué le sentiment de psychose présent parmi le personnel naviguant.
De plus en plus d’hôtesses et de stewards d’Air France redoutent les vols vers les pays d’Afrique de l’Ouest touchés par l’Ebola. La compagnie française continue de desservir « quotidiennement Conakry (Guinée), ainsi que Lagos (Nigeria) et trois fois par semaine Freetown (Sierra Leone) », a indiqué un porte-parole de la compagnie. Plusieurs employés d’Air France ont cependant refusé mardi d’effectuer leur mission pour se rendre en Guinée, en Sierra Leone ou au Nigeria.
Le syndicat demande « l’arrêt immédiat » des vols
Le syndicat national du groupe Air France (SNGAF) a rédiger une pétition afin d’exiger l’« arrêt immédiat » de tous les vols vers les pays touchés par cette fièvre hémorragique. En seulement trois jours, elle a déjà recueilli 700 signatures, rapporte Le Parisien.
« Nous savons que nous avons un métier à risque, mais avec des risques mesurés. Là, c’est totalement hors de contrôle, les informations ne sont pas les mêmes d’un jour à l’autre », a déploré Sophie Gorins, secrétaire générale du SNPNC, un autre syndicat de navigants. « Nous n’avons aucune certitude que nous ne transportons pas une victime ou que nous ne sommes pas nous-mêmes porteurs de la maladie », a-t-elle ajouté.
Pas de formation à l’Ebola ?
Des membres du personnel naviguant d’Air France contestent les affirmations de leur hiérarchie selon lesquelles ils sont « formés à Ebola ». Des masques et des gants sont embarqués dans les avions, mais les hôtesses et les stewards jugent dérisoire ce dispositif. C’est dans ces conditions que des navigants ont exercé leur droit de retrait.
A ce jour, seules trois compagnies internationales continuent de desservir la Sierra Leone : Royal Air Maroc, Brussels Airlines et Air France. L’organisation mondiale de la Santé (OMS) a toutefois réaffirmé, mardi 19 août, ne pas recommander d’interdiction de vols, compte tenu, selon elle, de la faiblesse du risque de transmission pendant les voyages en avion.