Selon un rapport d’un groupe d’experts indépendants, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a trop tardé à réagir contre l’épidémie d’Ebola, qui a fait des milliers de morts en Afrique de l’Ouest.
L’Afrique de l’Ouest se débat toujours contre le virus Ebola. Une bataille longue et pénible qui aurait pu être évitée si l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait pris à temps les dispositions nécessaires. C’est du moins ce que dit un rapport d’experts indépendants qui accuse l’institution d’avoir trop tardé à réagir, pointant du doigt ses carences.
Selon ce rapport rendu public, ce mercredi 8 juillet 2015, l’OMS « ne dispose pas aujourd’hui de moyens, ni de la culture organisationnelle nécessaire pour répondre pleinement à une urgence sanitaire ». Afin d’y remédier, l’institution doit revoir son organisation de fond en comble et créer un fonds d’urgence doté de 100 millions de dollars destiné à faire face à de futures épidémies. « Nous sommes à un moment-clef pour la santé de la population mondiale », ont indiqué les experts de ce rapport. Et d’ajouter que « l’OMS doit rétablir sa prééminence en tant que protecteur de la santé mondiale. Cet objectif exige des changements significatifs ».
L’OMS reconnait ses fautes
Depuis le début de la crise Ebola, l’institution fait l’objet de vives critiques pour sa gestion de l’épidémie qui, en un an et demi, a coûté la vie à plus de 11 000 personnes en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, les trois principaux pays touchés par le virus hémorragique. Certaines voix lui ont notamment reproché d’avoir très tôt assuré que la propagation du virus était maîtrisée, alors même que des organisations comme Médecins sans frontières (MSF) tiraient au contraire la sonnette d’alarme. D’ailleurs, pas plus tard qu’en mai dernier, la directrice générale de l’OMS, Magaret Chan, a elle-même reconnu que son organisation avait été « débordée par la crise et aurait dû réagir bien avant ». Elle avait également affirmé qu’elle mettrait en place un fonds de 100 millions de dollars afin de mieux se préparer à une épidémie du même genre. Seulement, les auteurs du rapport rappellent que « le monde ne peut pas se permettre une période d’inaction jusqu’à la prochaine crise sanitaire ».
En attendant, Ebola n’a pas dit son dernier mot. Le virus a refait surface au Liberia, alors que le pays avait annoncé qu’il en avait fini avec la maladie. En Sierra-Leone voisine, des nouveaux cas ont été détectés. La Guinée aussi doit régulièrement gérer de nouveaux cas d’Ebola. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), à chaque nouveau cas d’Ebola, c’est une nouvelle source de contamination.