Une équipe de la Croix-Rouge en Guinée a été victime d’une nouvelle attaque par des hommes armés de couteaux. L’organisation réaffirme que le combat contre la peur de la population guinéenne est crucial pour stopper la diffusion du virus Ebola.
L’incident s’est produit mardi à Guéckedou, à environ 650 km au sud de la capitale, Conakry. Certains employés de la Croix-Rouge à bord d’une voiture ont été attaqués par des hommes armés de couteaux qui ont encerclé le véhicule, indique l’organisation par communiqué, ce mercredi. L’institution a déclaré que le combat contre le déni de la maladie par une partie de la population guinéenne était indispensable pour stopper sa propagation.
« Nous avons eu un incident à Guéckédou, l’épicentre de l’épidémie en Guinée où des personnes armés de couteaux ont encerclé un de nos véhicules marqués de la croix rouge », a déclaré, dans un communiqué, la responsable des opérations de la Croix-Rouge en Guinée. Elle poursuit : « ce n’est pas la première fois que de tels incidents arrivent, et malheureusement ce ne sera pas le dernier. Cependant, (…) nous n’allons pas mettre fin aux opérations. A la place, nous allons parler aux différentes communautés pour tenter de résoudre cette situation. L’éducation est réellement la clé pour stopper le développement de cette infection ».
Des populations hostiles
Les équipes médicales des organisations humanitaires internationales qui tentent d’aider le personnel médical local rencontrent l’hostilité des populations guinéennes qui les accusent de propager la maladie.
« Nous avons des volontaires en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone qui vivent et travaillent avec ces communautés. Elles ont confiance en nos membres et ils sont écoutés », a rassuré le docteur Adinoyi Adeiza, le coordinateur santé au Comité internationale de la Croix-Rouge pour l’Afrique. « Cependant, nous ne pouvons pas tout faire tout seul. C’est impératif que les leaders des communautés et les anciens travaillent avec nous pour garantir un message de prévention et de protection qui puisse être transmis à l’ensemble de la population », a-t-il ajouté.
Un centre de Médecins sans frontières (MSF) avait été attaqué, il y a deux mois, par des jeunes armés pour les mêmes raisons. Les médecins locaux et étrangers doivent se battre au jour le jour avec la peur et une incompréhension de la maladie par la population guinéenne. Les mesures sanitaires mises en place par le personnel médical particulièrement contraignantes, notamment celles qui concernent la mise en quarantaine des patients, ne sont pas pour rassurer la population.