Dans le centre de Médecins sans frontières (MSF) de Guéckédou, une des villes les plus touchées par l’épidémie d’Ebola dans le sud de la Guinée, plusieurs malades n’attendent plus que la mort. Le virus très contagieux laisse en effet peu de chance de survie à ceux qu’il affecte.
La situation est particulièrement embarrassante, notamment pour les équipes médicales au chevet des malades, à l’agonie. Ces derniers, totalement isolés dans le centre de Médecins sans frontières (MSF) de Guéckédou, une des villes les plus touchées par l’épidémie d’Ebola dans le sud de la Guinée, n’attendent en effet plus que la mort. Très contagieux, le virus Ebola laisse peu de chance de survie aux malades affectés. D’autant qu’il n’y a pas de remède pour les soigner.
Le centre de MSF, l’une des organisations les plus actives dans le combat contre l’épidémie de fièvre hémorragique provoquée par le virus Ebola, a été installé dans la cour de la Direction préfectorale de la Santé de Guéckédou, rapporte l’AFP. Au milieu de plusieurs tentes, l’ONG a monté deux bâtiments recouverts de tôles ondulées d’une capacité totale de vingt lits, mais qui peuvent en abriter cinquante s’il le faut. L’un accueille les « cas suspects », l’autre les « cas confirmés » du virus et où deux malades sont morts lundi. Rose, à peine âgée de 12 ans, se trouve dans le premier bâtiment depuis six jours. Elle vient juste d’être confirmée positive au virus Ebola. Elle a rejoint ce mardi sa mère Elisabeth et sa tante Christine, elles aussi positives au virus, dans le bâtiment d’à côté.
La forme la plus mortelle du virus
Selon Pascal Piguet, logisticien de MSF, « le dilemme a été de décider de transférer Rose avec sa mère et sa tante dans le bâtiment des cas confirmés où elle va les voir mourir, ou bien de la garder dans son coin, au risque qu’elle contamine ceux qui ne sont pas déclarés positifs. Mais il faut choisir le moindre mal, la transférer ». En tout, une trentaine de personnes, des Guinéens et des étrangers, travaillent au centre MSF de Guéckédou, la plupart vêtus de tenues bleues ou vertes, quelques-uns en civil. Ceux qui doivent entrer en contact direct avec les cas suspects et confirmés pour leur parler, les soigner, les nourrir, les laver, nettoyer les pièces, revêtent des combinaisons totalement hermétiques de la tête aux pieds, avec gants, lunettes, masques et bottes.
Pascal Piguet assure que le « personnel est déjà au courant qu’il doit respecter une certaine distance de sécurité. Dès qu’une personne se lève, on va discrètement pulvériser avec du désinfectant la chaise pour éviter que d’autres se fassent contaminer ». A ce jour, selon le dernier bilan communiqué par le gouvernement guinéen, 22 cas d’Ebola ont été recensés dans le Sud et à Conakry sur 122 cas suspects de fièvre hémorragique virale. D’après les autorités, le virus identifié dans le pays est « de type Zaïre », la plus mortelle des cinq espèces de la famille des rétrovirus qui causent l’Ebola. C’est la première fois que l’Afrique de l’Ouest est touchée par une épidémie de ce virus.