Les six centrales syndicales de la République centrafricaine ont décidé, à l’issue d’une Assemblée générale samedi à la Bourse du travail, de reconduire le mouvement de grève entamé le 2 janvier dernier pour réclamer au gouvernement le paiement d’arriérés de salaires.
Les leaders syndicaux devraient également solliciter, dès lundi, du bureau de l’Assemblée nationale une rencontre destinée à obtenir une interpellation du gouvernement par les députés.
Au cours d’une Assemblée générale marquée par des formules-chocs et des métaphores tirées des registres de la chasse et de la cueillette, les élus de la nation ont été qualifiés de « traîtres », voire d’ »ennemis du peuple » par certains intervenants qui les ont accusés d’avoir admis des augmentations de traitements profitant aux seuls membres du gouvernement et de la représentation nationale.
Les syndicats projettent, par ailleurs, la tenue, samedi 12 janvier, d’un meeting syndical destiné à expliquer à l’opinion leurs motivations ainsi que les autres actions envisagées pour faire plier le gouvernement.
La décision des centrales syndicales intervient 48 heures après l’échec de négociations ouvertes par le gouvernement pour arrêter une grève de 8 jours déclenchée dans le secteur public pour exiger notamment 7 mois d’arriérés de salaires au titre de l’année 2007 et le déblocage des salaires, gelés depuis plus de 20 ans.
« C’est la plus mauvaise négociation à laquelle il m’a été donné de prendre part depuis 18 ans », a confié à la PANA un leader syndical, pour qui le gouvernement n’a fait aucune proposition concrète au cours de la rencontre.
Selon le communiqué publié à l’issue de ces négociations, le gouvernement « a fait observer qu’il est dans l’impossibilité d’aller au-delà des efforts déjà consentis pour le paiement régulier des retards de salaires de l’actuel régime, en raison de l’étroitesse des possibilités financières actuelles de l’Etat ».
Le communiqué ajoute que: « le gouvernement a opté de convoquer la partie syndicale en juillet 2008 à une concertation pour qu’ils examinent ensemble la santé financière de l’Etat, dans l’optique de l’inscription du déblocage des salaires dans le budget de l’année en cours d’exécution à travers un collectif budgétaire ».