Duel Clinton-Obama : le Michigan et la Floride pressés de jouer les arbitres


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La course à la Maison Blanche est avant tout une chasse aux délégués. Faut-il oui ou non prendre en compte les primaires du Michigan et de la Floride qui ont été annulées par la direction du parti pour avoir été organisées plus tôt que prévu ? Depuis mardi dernier, la démocrate Hillary Clinton au coude à coude avec Barack Obama, a lancé la polémique et les démocrates se déchirent autour de cette question.

Alors que les premiers résultats des caucus dans le Texas, publiés jeudi après-midi, donnent une légère avance au sénateur Barack Obama, la polémique sur la prise en compte des votes des Etats du Michigan et de la Floride bat son plein. La sénatrice de New York Hillary Clinton avait annoncé, mardi dernier, qu’elle souhaitait que le parti démocrate prenne en considération ces primaires annulées pour non-respect du calendrier fixé. Elles ont été avancées par les deux Etats. Hillary Clinton s’est imposée dans le Michigan, le 15 janvier dernier, où Barack Obama ne figurait pas sur les listes électorales, et le 29 janvier en Floride devant lui. Tous deux n’ont pas fait campagne dans les deux Etats, suivant ainsi les consignes de leur parti.

Les deux challengers démocrates s’en remettent encore une fois dans cette affaire des délégués du Michigan et de la Floride, qui hante et divise les démocrates depuis quelques mois déjà, à la direction du parti. Si Barack Obama considère qu’on ne doit pas revenir sur les règles de départ, il n’en est pas pour autant hostile à une reprise des consultations démocratiques. Hillary Clinton, elle, semble plutôt abonder dans le sens de Howard Dean, le chef des démocrates. Il estime que c’est aux Etats concernés que doit revenir cette décision. « Vous ne pouvez pas violer les règles d’un processus », a-t-il cependant martelé sur les antennes des télévisions américaines jeudi. « Vous devez jouer selon les règles », a ajouté le responsable politique qui partage le point de vue de Barack Obama.

Beaucoup de bruit pour rien ?

Pour les observateurs politiques, la prise en compte de ces primaires ne devraient pas permettre à Hillary Clinton, dont la campagne a été relancée par ses victoires lors des primaires du 4 mars dans l’Ohio, au Texas et à Rhode Island, d’avoir la majorité des 2025 délégués. Elle pourrait cependant réduire l’écart entre les deux candidats démocrates dans cette course très serrée à la Maison Blanche. Pour l’heure, Barack Obama détient une légère avance sur son adversaire, soit 1575 délégués contre 1467 selon le site Real Clear Politics.

Quelle que soit la solution trouvée, les gouverneurs des deux Etats ont déjà demandé que le coût de cette réorganisation soit pris en chage par le parti. Howard Dean a déjà prévenu qu’il n’en serait rien. Le Michigan aurait déboursé 11 à 12 millions de dollars pour organiser le premier scrutin et la Floride, 15 millions.

En attendant le vote décisif du 22 avril prochain en Pennsylvanie, l’escalade verbale entre les deux adversaires atteint des sommets d’agressivité. Dans le camp Obama, Samantha Power, conseillère en politique étrangère de Barack Obama, a traité Hillary Clinton de « monstre ». Elle a été contrainte de démissionner ce vendredi. Du côté des Clinton, on compare le sénateur de l’Illinois au procureur Kenneth Starr, celui qui a instruit en 1998 l’affaire Monica Lewinsky. Sa liaison avec cette stagiaire de la Maison Blanche a failli coûté sa présidence à Bill Clinton. De quoi contredire l’annonce, mercredi, de la sénatrice de New York de faire de Barack Obama son vice-président. La guerre ouverte entre les deux prétendants inquiète les démocrates qui craignent qu’elle les affaiblisse devant le républicains, tous unis derrière John McCain.

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