Le IXème Sommet de la Francophonie aura lieu à Beyrouth (Liban) du 18 au 20 octobre avec comme point d’orgue l’élection du nouveau secrétaire-général de l’Organisation internationale de la Francophonie. Qui succèdera à Boutros Boutros-Ghali ? Les paris restent ouverts : Henri Lopès, ambassadeur du Congo en France et Abdou Diouf, ancien Président sénégalais, se sont portés candidats.
Un thème, » Le dialogue des cultures « . Un slogan, » Vivre ensemble et différents, vivre ensemble nos différences « . Le IXème Sommet de la Francophonie, qui se tiendra à Beyrouth, au Liban, du 18 au 20 octobre, s’apprête à accueillir les représentants de 55 pays qui ont la francophonie en partage. Le sommet aurait dû se tenir en octobre 2001 mais avait été annulé in extremis à cause des événements du 11 septembre, en signe de solidarité avec les Etats-Unis ainsi qu’en raison des réticences de nombreux chefs d’Etat.
La grand-messe de la Francophonie sera marquée cette année par l’élection du nouveau secrétaire-général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le mandat de l’actuel secrétaire-général, l’Egyptien Boutros Boutros-Ghali, arrivant à terme. Ce dernier, candidat à sa succession, ne bénéficierait plus du soutien total du Président français Jacques Chirac, qui préfèrerait placer à la tête de l’OIF un homme plus jeune.
Grand Prix littéraire
Sur les rangs, deux candidats : l’ambassadeur du Congo-Brazzaville en France, Henri Lopès, et l’ancien Président de la République du Sénégal, Abdou Diouf. Contrairement à celle d’Abdou Diouf, la candidature d’Henri Lopès n’est pas récente. Elle date du Sommet de la Francophonie de Hanoï en 2000 et avait déjà reçu en juillet 2001 le soutien de vingt-deux chefs d’Etat des pays francophones d’Afrique. Ces derniers avaient déclaré par écrit vouloir faire d’Henri Lopès le » candidat de l’Afrique « .
A 65 ans, l’ambassadeur du Congo en France est aussi un romancier reconnu. Il reçoit le Grand Prix littéraire de l’Afrique noire en 1971 pour son premier ouvrage, Tribaliques et écrit par la suite plusieurs romans et de nombreux poèmes. Côté politique, Henri Lopès sera ministre de l’Education du Congo dans les années 70, puis Premier ministre (1973-75) et ministre des Finances en 1977. En 1982, il devient sous-directeur général de l’Unesco.
Parrains de choix
Son concurrent au fauteuil de secrétaire-général de l’OIF ne se pique pas de littérature mais bénéficie d’une réputation de fin politicien et de démocrate. Retiré de la vie politique suite à sa défaite électorale face à Abdoulaye Wade lors de la présidentielle de mars 2000, Abdou Diouf vit aujourd’hui en France. Il est considéré par de nombreux chefs d’Etat comme un homme sage et avisé.
Il a commencé sa carrière de haut fonctionnaire à 25 ans, après l’indépendance du Sénégal. Gouverneur de région puis directeur de cabinet du Président Léopold Sédar Senghor, il devient ensuite ministre du Plan et de l’Industrie et Premier ministre pendant 11 ans. Héritier de Senghor, il lui succède après la démission du » père de la Nation « . Il est largement élu président en 1983 puis réélu en 1988 et 1993.
Le Sénégal a mis sa machine diplomatique en branle en mai 2002 pour faire élire » sans concurrent » l’ancien Président sénégalais, dépêchant ministres et diplomates dans les pays francophones. Quant à Henri Lopès, sa candidature, lancée par le président congolais Denis Sassou Nguesso, est fortement soutenue par Omar Bongo du Gabon. Les paris restent ouverts car de nombreux pays n’ont pas encore dévoilé leur préférence.
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