Du renfort pour le TPLF : Addis-Abeba en danger ?


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Abiy Ahmed
Abiy Ahmed

Le TPLF n’est plus seul dans la lutte contre le régime d’Abiy Ahmed. En plus de l’Armée de libération oromo (OLA), sept autres groupes ont rejoint la rébellion, mettant en danger le pouvoir d’Addis-Abeba.

En Éthiopie, les rebelles ont de plus en plus de soutien. On savait qu’un accord avait été conclu, en août, entre l’Armée de libération oromo (OLA), le bras armé du Front de libération oromo (OLF) et le TPLF. Ce vendredi 5 novembre, sept nouveaux groupes ont rejoint ces deux mouvements rebelles, constituant le «Front uni des forces fédéralistes et confédéralistes éthiopiennes». Ces nouveaux groupes sont issus des régions Gambella, Afar, Somali et Benishangul et des ethnies Agew, Kimants et Sidama.

«Ce front uni est formé en réponse aux nombreuses crises auxquelles fait face le pays» et «pour annuler les effets néfastes du pouvoir d’Abiy Ahmed sur les populations d’Éthiopie et d’ailleurs». L’objectif de cette coalition des forces opposées au gouvernement d’Addis-Abeba semble être le départ du Premier ministre, Abiy Ahmed, puisque selon leur communiqué, elles veulent «travailler ensemble et joindre leurs forces vers une transition» en Éthiopie.

Depuis la semaine dernière, la guerre entre les Tigréens et les forces fédérales, qui se déroule depuis un an, est entrée dans une nouvelle phase avec l’annonce faite par le TPLF d’avoir pris le contrôle des villes stratégiques de Dessie et Kombolcha situées à quelque 400 km seulement de la capitale, Addis-Abeba. Aux dernières nouvelles, les troupes rebelles seraient à 300 km de cette ville.
Face à la nouvelle situation, le Premier ministre, Abiy Ahmed, avait invité, dimanche, les Éthiopiens à faire usage de «n’importe quelle arme (…) pour bloquer le TPLF destructeur, le renverser et l’enterrer», car «mourir pour l’Éthiopie est un devoir pour nous tous».
Mardi, c’est l’état d’urgence qui est décrété dans tout le pays, après la région Amhara qui l’a fait depuis dimanche. Le régime d’Addis-Abeba n’a jamais semblé aussi fragile.

Les Etats-Unis, toujours fidèles à la logique de l’apaisement qu’ils ont soutenue depuis le début du conflit, ont dû dépêcher en Ethiopie un envoyé spécial, Jeffrey Feltman, qui multiplie les rencontres sur place : différents ministres, le Premier ministre Abiy Ahmed, l’émissaire de l’Union Africaine. Mais pour l’heure, aucun changement sur le terrain. Les combats continuent de faire rage au point où les Etats-Unis ont appelé, ce vendredi, leurs ressortissants à quitter le pays tant que les vols commerciaux sont possibles.  

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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