Le continent africain regorge de potentialités de développement agricole plus importantes que celles de l’Asie ou de l’Europe, a fait savoir, lundi, le président de la Caisse nationale d’assurance agricole du Sénégal (CNAAS), M. Mame Diogo Diène.
Avec 874 millions d’hectares de terres arables disponibles et seuls 12,6 millions d’hectares aménagés et irrigués, soit environ 7% des terres disponibles, l’Afrique est de loin mieux dotée pour devenir un continent agricole par excellence, a estimé M. Diène, par ailleurs ingénieur agricole, au cours d’un atelier régional sur l’assurance agricole en Afrique.
Cette rencontre de quatre jours regroupe des responsables d’assurance agricole provenant du Mali, de la Mauritanie, du Maroc, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal.
Selon M. Diène, qui faisait une communication sur le thème: « Le potentiel agricole de l’Afrique: atouts, défis et perspectives », seuls 4% des ressources renouvelables en eau en Afrique sont utilisées avec des capacités de stockage 35 à 60 fois moins importantes que dans les pays d’Asie et d’Europe.
« Avec l’utilisation massive des capacités en eau et en terre arable disponibles, des technologies disponibles ainsi que le relèvement de l’investissement massif agricole, l’Afrique peut relever le défi et réaliser la révolution verte », a-t-il estimé.
Invitant les décideurs à accorder plus d’importance à la recherche-développement car l’augmentation des rendements en Afrique est encore faible, se situant autour de 28% contre 88% pour l’Asie, ces dernières années.
Pour M. Diène, « l’Afrique a l’avantage de pouvoir tirer des leçons et de capitaliser sur le développement non-maîtrisé des agricultures du Nord en minimisant notamment les coûts environnementaux et asseoir une révolution verte plus équilibrée et durable », ajoutant qu’il faut des politiques volontaristes en matière agricole.
En effet, a-t-il souligné, entre 1980 et 2000, les investissements agricoles ont atteint en Afrique 2.000 millions de dollars US contre 3.000 à 8.000 millions de dollars pour l’Asie et 10. 000 millions pour les pays développés, jugeant « utopique » de vouloir nourrir la population africaine « sans une mobilisation conséquente des investissements productifs » dans le secteur agricole.
Par ailleurs, a poursuivi M. Diène, la part moyenne de l’agriculture dans les dépenses publiques globales a chuté en Afrique subsaharienne de 5% en 1990 à 4,6% dans les années 2000.