Les gouvernements est-africains font l’objet de critiques virulentes de la part de trois associations de défense des droits de l’Homme qui les accusent d’être complices de la violation des droits des travailleuses du sexe dans deux de ses pays, indique un communiqué obtenu par la PANA à Nairobi ce mardi.
Ce communiqué est un produit d’un atelier de trois jours organisé par ces associations dans la capitale ougandaise, Kampala, pour se pencher sur le sort des travailleuses du sexe en Afrique de l’Est.
Selon le communiqué, « les travailleuses du sexe sont vulnérables à une large série de violations de leurs droits humains, bien souvent du fait des pratiques des gouvernements, qui les empêchent d’accéder à des services de santé de qualité et appropriés ».
La réunion, organisée par Akina Mama wa Afrika (AMwA) – Mères Africaines en Kiswahili – en partenariat avec l’Open Society Initiative for East Africa (OSIEA), l’Open Society Institute’s Sexual Health and Rights Project (SHARP), regroupe 35 militants et experts d’associations du Kenya et de l’Ouganda pour discuter d’une approche basée sur les témoignages de la santé et des droits humains.
Les plus faibles sont les plus vulnérables
« Il est temps de discuter et d’agir sur les violations des droits des travailleuses du sexe », a déclaré Mme Solome Nakaweesi, la directrice exécutive d’AMwA.
« Pourquoi les travailleuses du sexe sont-elles privées de droits dont tout le monde jouit? Trop souvent, les personnes les plus faibles et les moins sensibilisées sur les droits de l’Homme sont les plus vulnérables au VIH et à d’autres abus », a déclaré Mme Nakaweesi.
En Afrique de l’Est, le communiqué indique que les travailleuses du sexe sont confrontées des niveaux de violence physique élevés, tels que le viol de la part des policiers et des clients.
« Elles sont également soumises à des extorsions de fonds et à des réclamations de pots-de-vin ou de faveurs sexuelles. Les agences gouvernementales refusent régulièrement d’aider les travailleuses du sexe qui ont été victimes de mauvais traitements ou dont les droits ont été violés ».
Ces mauvais traitements, associés à la discrimination de la société en général, obligent fréquemment les travailleuses du sexe à se cacher, ce qui empêche leur accès aux services sanitaires, judiciaires et sociaux de base, selon les associations.
Sensibliser pour réduire les risques de tansmission de MST
La réunion a été organisée pour discuter des difficultés rencontrées par les travailleuses du sexe et partager les informations sur l’accès des prostitués aux droits et à la sécurité en Afrique de l’Est.
Selon les associations, ce genre de discussions sont essentielles pour réduire le risque des Maladie sexuellement transmises et améliorer les conditions de santé et le bien-être des travailleuses du sexe.
« Ce dont les travailleuses du sexe ont besoin en Afrique de l’Est est d’être protégées et non pas condamnées », a déclaré Anne Gathumbi, la directrice exécutive d’OSIEA.
Les associations ont déploré que l’opposition du gouvernement ougandais à la tenue de leur réunion était un exemple de la méconnaissance généralisée des droits humains internationaux.
Cette opposition, selon elles, contredit également les engagements politiques pris par les gouvernements en ce qui concerne le respect des droits humains.