Le chargé d’affaires du Maroc à Genève a dénoncé, mardi, devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU les « violations persistantes » de la Déclaration de Vienne par les autorités algériennes.
Le chargé d’affaires du Maroc à Genève, Hassane Boukili, a fustigé une attitude négative de l’Algérie en matière de droits de l’Homme. Il a dénoncé, mardi à Genève, devant le Conseil des droits de l’Homme (CDH) de l’ONU les « violations persistantes » de la Déclaration de Vienne par les autorités algériennes. Il s’est en outre indigné du fait que l’Algérie n’aurait pas saisi l’occasion du débat sur la cause des droits humains et aurait poursuivi « ses allégations sur le Maroc et son Sahara, en persistant à polluer les travaux du CDH ».
Hassane Boukili a affirmé que l’Algérie violait l’article premier de la Déclaration de Vienne portant sur la protection de l’ensemble des droits de l’Homme et des libertés fondamentales pour tous. « L’Algérie bafoue systématiquement ces droits et libertés dans les territoires de la Kabylie et des Mozabites ainsi que dans les camps de Tindouf », a-t-il dit, selon l’agence officielle MAP.
Il a par ailleurs rappelé que le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH), Amnesty International, Human Rights Watch et la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) ont récemment publié un rapport qui révèle qu’« en dépit de nombreuses promesses de réforme, le bilan en matière de droits humains en Algérie reste négatif ». Il a aussi dénoncé une restriction en matière de liberté d’association, de réunion et de manifestation ainsi que des mesures de représailles et de poursuites judiciaires arbitraires ayant pour but d’intimider les militants associatifs et syndicaux.
Le Maroc, un exemple ?
Il a également évoqué un récent rapport de Reporters Sans frontières dans lequel l’organisation dénonce « les pressions directes et indirectes exercées à l’encontre de certains médias algériens, notamment la presse indépendante ».
Pourtant, au Maroc, de nombreux militants dénoncent des similitudes au royaume, à l’instar de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) qui réclame depuis de nombreuses années la libération des prisonniers politiques et d’opinions. La liberté d’expression au Maroc est également remise en question par de nombreux activistes et journalistes qui n’ont, par exemple, toujours pas la liberté de critiquer ouvertement la monarchie au risque d’être arrêtés.
Ces similitudes n’ont pas empêché le chargé d’affaires du Maroc à Genève de noter que « l’Algérie ne fait pas honneur à ses engagements internationaux » et d’appeler « l’Algérie, qui siège désormais au CDH, de mettre fin à cette mascarade ».