Dreadlocks : style et enjeux sociaux


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Rihanna et ses dreadlocks
Rihanna et ses dreadlocks

Les dreadlocks, cette coiffure longtemps associée au mouvement rastafari, sont aujourd’hui au cœur d’un débat de société. Synonyme d’affirmation identitaire et d’expression personnelle, elle séduit de plus en plus de jeunes en Afrique et ailleurs. Cependant, malgré cette popularité croissante, les dreadlocks continuent d’alimenter les préjugés.

Ils soulevent des questions autour de la tolérance, de l’appropriation culturelle et de la liberté d’expression.

Un symbole de liberté et d’authenticité

À l’origine, les dreadlocks étaient à la portée des adeptes du rastafarisme, un mouvement spirituel et politique apparu en Jamaïque dans les années 1930, puis popularisé mondialement par l’icône Bob Marley. Associées à la force intérieure et à la résistance face aux normes, ces mèches emmêlées symbolisent la liberté d’être soi-même et l’affirmation de son identité. Aujourd’hui, cette coiffure trouve un public varié, sans distinction d’âge, de sexe, ou de culture. Pour beaucoup, porter des dreadlocks est une déclaration de style et d’affirmation personnelle.

Une tendance croissante chez les jeunes africains

En Afrique, les dreadlocks connaissent un essor, notamment parmi les jeunes femmes. Cette coiffure est devenue une alternative pratique pour celles qui souhaitent éviter les longues heures de coiffure tout en célébrant la beauté de leurs cheveux naturels. Mais ce choix n’est pas sans difficultés. Les jeunes filles subissent souvent des jugements sévères de la part de certains membres de la société qui associent cette coiffure à une perte de pudeur, ou même à une marginalisation sociale.

Le poids des préjugés et la question de l’appropriation culturelle

Les dreadlocks, devenues populaires dans le monde entier, ne sont pas exemptes de controverse. Le cas de l’humoriste Zach Poitras, exclu d’une scène pour avoir porté des dreadlocks, a ouvert le débat sur l’appropriation culturelle. Jean-Pierre Le Glaunec, historien spécialisé dans les Amériques noires, rappelle que les dreadlocks, bien que souvent associés à la culture noire et au rastafarisme, trouvent leurs origines dans différentes civilisations anciennes, comme l’Égypte ou l’Inde. Ainsi, la controverse entourant cette coiffure entraîne souvent une confusion entre l’échange culturel, l’appréciation et l’appropriation.

Une coiffure aux significations multiples

Au-delà de l’aspect esthétique, les dreadlocks continuent d’incarner une forme de résistance pour les communautés afrodescendantes et les mouvements altermondialistes. Selon les sociologues, elles sont une affirmation visuelle face aux normes imposées par la société. Cependant, les préjugés persistants, surtout dans le milieu professionnel où les personnes portant des dreadlocks, notamment les Africains, peuvent être discriminées lors de la recherche d’emploi ou de logement.

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