Le ministre italien des Affaires étrangères a estimé que les ONG qui se portent au secours des réfugiés et des migrants en Méditerranée seraient complices de la criminalité organisée.
Selon le ministre italien des Affaires étrangères, Angelino Alfano, les ONG qui se portent au secours des réfugiés et des migrants en Méditerranée seraient complices de la criminalité organisée.
Au mois février dernier déjà, le procureur de Catane, en Sicile, Carmelo Zuccaro affirmait avoir des preuves de collusion entre les ONG d’aide aux migrants en Méditerranée et les réseaux de passeurs, avant d’expliquer que ces preuves n’étaient pas utilisables dans un procès. Alors que cette affaire ne s’est pas tassée, voilà que le ministre italien des Affaires étrangères, Angelino Alfano, en l’occurrence, met les pieds dans le plat/ Il a en effet publiquement soutenu les accusations du procureur de Catane.
« Ceux qui s’indignent sur commande sont des hypocrites », a indiqué le diplomate, largement suivi par le Mouvement 5 étoiles (M5S) de Beppe Grillo. Si depuis Bruxelles, le Premier ministre italien Paolo Gentiloni tendre de désamorcer la bombe posée par son ministre, contre toute attente, la pression monte contre les acteurs humanitaires. Le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés est pour sa part formel : « le secours en mer était un impératif absolu ».
SOS Méditerranée n’a pas souhaité réagir immédiatement, alors que Filippo Miraglia, de l’association italienne ARCI, membre du réseau Migreurop estime connaître « le travail de presque toutes les ONG en Méditerranée ». Mieux, il est d’avis que « les Etats de l’Union Européenne peuvent les remercier parce que c’est un travail qu’ils devraient faire eux ». Et de pointer du doigt : « la question centrale, c’est que les personnes qui viennent demander une protection en Europe ne peuvent pas s’adresser aux autorités européennes et sont obligées de se tourner vers les passeurs libyens ».