Dans la nuit du lundi au mardi 11 juin 2024, un accident s’est produit sur la rivière Kwa, près de Kinshasa, en République démocratique du Congo. Un bateau a chaviré avec 271 passagers à bord. Au moment de la rédaction de l’article, plus de 80 personnes sont portées disparues.
Ce naufrage rappelle tristement la précarité des conditions de transport fluvial dans cette région d’Afrique centrale où la surcharge et les défaillances mécaniques sont fréquentes.
Un bilan tragique
Au total, quatre-vingt-six (86) passagers ont disparu et cent-quatre-vingt (185) ont réussi à regagner la rive sains et saufs. Selon les autorités locales et des témoins, le bateau, une baleinière nommée La Sainteté, naviguait de nuit lorsqu’il a rencontré une panne de moteur aux alentours de 23 heures, près du village Lediba. Cette défaillance a provoqué la collision de l’embarcation avec la berge de la rivière, et causé ainsi sa rupture puis son chavirement.
Dans causes récurrentes
Ren Maker, commissaire fluvial de Mushie, indique que la navigation nocturne est l’une des principales causes de ce type d’accidents. Naviguer de nuit sur des voies fluviales mal éclairées et mal entretenues augmente considérablement les risques d’accidents. De plus, les pannes mécaniques, telles que celle qui a affecté La Sainteté, sont courantes en raison du manque d’entretien adéquat des bateaux.
Le bateau, fabriqué localement, transportait non seulement des personnes, mais aussi des marchandises, ce qui a probablement contribué à sa surcharge. Les passagers provenaient principalement de Bandundu, de Mushie et d’autres localités environnantes.
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Sur ce même fleuve, le Congo, un des plus profonds de la planète, un drame similaire s’était produit en octobre 2023 avec 28 morts du bilan officiel élevé plus tard à 50 morts par une étude de l’ONG Génération consciente. L’administrateur du territoire de Bolomba et le député provincial de ce même territoire avaient évoqué la possibilité de la surcharge et de la violation des mesures de navigation en tant que facteurs potentiels.
Appel à la vigilance et à la sécurité
Les autorités congolaises mettent régulièrement en garde contre les dangers de la surcharge des bateaux, mais ces avertissements sont souvent ignorés en raison de la demande élevée de transport et du manque d’alternatives sécurisées. La plupart des passagers n’ont pas les moyens de s’offrir des transports plus sûrs sur les quelques routes disponibles. Ils se voient obligés de faire recours à des embarcations désuètes, surchargés et souvent mal entretenus.