L’Organisation des Nations Unies a accusé, ce mardi, les royaumes du Maroc et d’Espagne d’avoir fait usage d’une force excessive lors de l’assaut de Melilla. Plus de 2 000 migrants ont pris d’assaut la frontière espagnole, vendredi. Si plus de 130 d’entre eux ont accédé au royaume ibérique, des dizaines de migrants ont péri lors d’affrontements.
«C’est inacceptable», a déploré Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU, lors de son point-presse quotidien, tenu ce mardi 28 juin 2022. «Je veux dire à quel point nous avons été choqués par les images de la violence vue à la frontière entre le Maroc et l’Espagne en Afrique du Nord, ce week-end, et qui a entraîné la mort de dizaines d’êtres humains, demandeurs d’asile, migrants», a indiqué le responsable onusien, qui estime que ce drame «doit faire l’objet d’une enquête».
Déplorant un recours excessif à la force, qui selon lui, a été vu par l’ONU, des deux côtés de la frontière, le porte-parole de l’organisation a rappelé que «les personnes qui migrent ont des droits humains et ceux-ci doivent être respectés et nous les voyons trop souvent bafoués». A la demande du Kenya, le Conseil de sécurité de l’ONU doit tenir, ce mercredi 29 juin 2022, une réunion à huis clos sur ces évènements survenus à Melilla.
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Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-commissariat aux droits de l’Homme, a réclamé à Genève l’ouverture d’une enquête indépendante pour situer les responsabilités. Au moins 23 migrants ont péri et 140 policiers ont été blessés, lorsque quelque 2 000 migrants ont tenté de franchir la frontière à Melilla. L’Algérie n’a pas attendu pour accuser le Maroc de chantage. Dénonçant que les «images de ce carnage sont extrêmement choquantes», Alger enfonce : «elles renseignent sur l’extrême brutalité et l’usage disproportionné de la force qui s’apparentent, en la circonstance, à de véritables exécutions sommaires».
De son côté, le président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a, dimanche soir, sur Twitter appelé à «une enquête immédiate sur cette affaire et rappelle à tous les pays leurs obligations, aux termes de la loi internationale, à traiter tous les migrants avec dignité et à faire porter leur priorité sur leur sécurité et leurs droits humains, tout en réfrénant tout usage excessif de la force».
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