Dr Mouhamadou Saw : « Au Sénégal, le pharmacien prend une place de plus en plus prépondérante dans le système de santé »


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Dr Mouhamoudou Sow
Dr Mouhamoudou Sow

Le Covid 19, la souveraineté pharmaceutique, la problématique des médicaments de rue, les médicaments de la diaspora, la rivalité avec les médecins, la position quant à la médecine traditionnelle ou la couverture santé, le Dr Mouhamadou Saw, président de la commission qualité et membre élu du conseil national de l’Ordre des pharmaciens du Sénégal, livre un regard franc et avisé sur le positionnement et le rôle de la profession dans le pays. Avec des professionnels en officine qui sont souvent les premiers interlocuteurs santé des Sénégalais.

Afrik.com : Le Covid-19 a frappé le monde entier. Comment le Sénégal et les pharmaciens en particulier y ont fait face ?  

Dr Mouhamadou Saw : Pour le Covid 19, une étude du journal américain USA Today révèle que le Sénégal serait le deuxième pays au niveau mondial à avoir mieux géré le Covid-19 (Nouvelle Zélande, Sénégal, Danemark, ndlr). Et on peut s’en féliciter.

En termes d’approvisionnement, de distribution et de conseils, les pharmaciens ont joué un rôle éminemment important dans cette bataille contre la pandémie. Quand ils ont des symptômes, le premier réflexe des Sénégalais est d’aller en pharmacie. Donc nous, les pharmaciens, étions en première ligne dans la gestion de la pandémie.

L’environnement des pharmaciens a changé avec le Covid 19. Il y a beaucoup de barrière en plexiglas qui ont été installées aux comptoirs, ensuite il y a eu cette formation sur la symptomatologie pour pouvoir faire une classification et éliminer la grippe saisonnière normale et le Covid 19, ou faire la différentiation avec le paludisme. L’autre élément qui est important pour les pharmaciens était de pouvoir doter les Sénégalais de masques.

Et on s’est rendu compte que partout dans le monde,il y a eu une rupture de masque dans les premières semaines de la pandémie. C’est là que les pharmaciens, notamment Téranga Pharma, ont su s’adapter très rapidement pour mettre en place sur le marché sénégalais des masques lavables qui respectent les conditions de filtration et de respirabilité.

Mais également au niveau des répartiteurs qui sont des entreprises pharmaceutiques qui dotent le pays en produits pharmaceutiques, il y a eu un vrai travail d’approvisionnement pour couvrir une partie des besoins, comme le gel hydroalcoolique par exemple.

Même au niveau des tests ?

Les tests ne sont pas encore présents en pharmacie parce qu’au niveau étatique, il fallait d’abord valider le protocole de tests pour les produits. Il y a eu beaucoup de tests qui ont été proposés, mais ces tests rapides ne sont pas encore arrivés en pharmacie actuellement.

Aujourd’hui, lorsqu’on a une suspicion de Covid, on renvoie vers le centre le plus proche pour faire le test ou bien on peut donner des médicaments pour commencer un traitement. Parce qu’il y en a certains, quand vous leur dites d’aller faire le test, ils vous disent très clairement qu’ils ne veulent pas y aller pour telle ou telle raison.

Vous êtes de l’Ordre national des Pharmaciens. Au-delà de la Covid 19, quels sont les grands enjeux pour la profession au Sénégal ?

Le premier enjeu est un enjeu de souveraineté pharmaceutique. On s’est rendu compte, avec le Covid 19, qu’il y avait des médicaments dont nous avions besoin et qui étaient en rupture dans notre système de distribution.

Il faut que le Sénégal puisse très rapidement développer des industries pharmaceutiques qui vont produire les médicaments qui vont répondre aux maladies les plus fréquentes. Le gouvernement sénégalais a mis en place une vraie politique d’industrialisation pharmaceutique. L’objectif est, qu’à l’horizon 2035, 50% de nos besoins en produits pharmaceutiques soient produits ici au Sénégal.

Il y a aussi derrière des enjeux économiques et financiers. Le Sénégal importe, annuellement, entre 125 à 135 milliards en médicaments (191 à 206 millions d’euros). Avec un accroissement de 5 à 10% par an. Lorsqu’on importe des médicaments, ce sont des transferts de devises qui ont un impact sur la balance commerciale du pays.

En développant la production locale de médicaments vous permettez de réduire la fuite de capitaux et surtout de créer des emplois. Donc on va diminuer le chômage avec un tissu pharmaceutique qui permettra aussi de diminuer le prix des médicaments et de combattre la vente illicite de produits pharmaceutiques de mauvaise qualité.

On parle beaucoup de contrefaçon de médicaments en Afrique. Est-ce aussi un fléau au Sénégal ?

Ici dans notre pays, il y a ce qu’on appelle les médicaments de la rue. Au-delà de la contrefaçon, il y a des médicaments qui sont de bonne qualité mais qui, du fait d’une mauvaise conservation, vont perdre leur niveau de qualité.

Aujourd’hui, l’Etat du Sénégal, à travers le président de la République, a plusieurs fois dénoncé ces problèmes et dit prendre des mesures exceptionnelles pour combattre ces fléaux. Mais force est de constater qu’il n’y a pas encore de politique hardie qui permette de sanctionner ces pratiques, de manière sévère.

Aujourd’hui, si quelqu’un exerce un métier de pharmacien en vendant des produits qui sont de mauvaise qualité, il ne risque pas plus de 6 mois d’emprisonnement, et en termes de sanctions financières ça ne dépassera pas 600 000 FCFA. Raison pour laquelle la demande première de l’Ordre des pharmaciens est de changer la loi et de criminaliser la vente illicite de produits pharmaceutiques.

Il y a 3 ans de cela, la douane sénégalaise a arrêté 2 camions remplis de faux médicaments dont la valeur était estimée à 1,350 milliard de CFA (2 millions d’euros). Au vu des risques encourus, il est plus facile de faire du business de faux médicaments que d’aller dans la drogue. Il y a d’ailleurs beaucoup de criminels de la drogue qui ont changé d’activité pour travailler dans la vente de médicaments illicites.

Oui, mais reste que s’il y a une offre, c’est qu’il y a une demande. Pourquoi les Sénégalais se tournent-ils vers les pharmacies de rue plutôt que d’aller s’approvisionner dans le circuit officiel ?

En réalité il y a plusieurs facteurs. Aujourd’hui, on va, par exemple, vous dire que c’est une question de solvabilité. Reste qu’il n’est pas évident de prouver que cela revienne moins cher d’aller sur les marchés illicites que sur les marchés licites. Parce que pour lutter contre les marchés illicites, il y a une politique de médicaments génériques qui a été développée pour pouvoir proposer des médicaments au plus grand nombre, à un coût vraiment abordable. Avec les génériques, le coût des médicaments a baissé de plus de 30% sur les 10 dernières années.

Après, il y a surtout l’initiative de Bamako (qui date de 1992) qui fait qu’au lieu de vendre par boîte les pharmaciens vendent désormais par plaquette. C’est-à-dire qu’ils vous donnent exactement la dose qu’il vous faut.

Un des autres facteurs qui explique que les gens vont s’approvisionner sur le marché est qu’on peut marchander sur le marché. Alors que les prix sont fixes en pharmacie.

Enfin, un autre élément important quant aux médicaments de la rue, c’est que les vendeurs sont agressifs en termes de marketing. Alors que les officines de pharmacie ne peuvent pas faire de publicité, car au Sénégal la loi interdit totalement la publicité de médicaments.

Le prix des médicaments de rue semble toutefois rester un argument de poids.

Même si c’est moins cher, vous n’avez aucune preuve de la qualité du produit. Des études ont été faites pour ce marché et on s’est rendu compte que plus de 65%, soit les deux tiers, étaient des médicaments de très mauvaise qualité. Reste un tiers de bonne qualité, mais avec des conditions de conservation qui ne sont pas optimales.

Je vous donne des tests qui ont été faits par des étudiants en thèse de pharmacie pour pouvoir faire des contrôles qualité de produits pharmaceutiques vendus sur les marchés illicites. Les résultats étaient effarants. On va vu, par exemple, des boites d’Amoxicilline, qui est un antibiotique, où les médicaments qui étaient en réalité de la poudre de maïs ! Donc avec zéro principe actif.

 

Nomad 2-1

Les personnes de la diaspora ramènent souvent des sacs de médicament au pays. En pensant que ça sera toujours utile. Ces bonnes intentions ne sont-elles pas nuisibles, ne serait-ce que par rapport à l’automédication ?

C’est vrai que ça part d’une bonne intention, mais en ramenant ces médicaments, les personnes de la diaspora commettent déjà un délit. Au Sénégal, la loi dit que vous ne pouvez pas fournir un médicament à titre gratuit ou onéreux sans en avoir l’autorisation d’importation. Vous ne pouvez pas faire rentrer dans le pays des médicaments sans en avoir l’autorisation de la Direction de la pharmacie. Parce que c’est cette autorisation de mise sur le marché qui garantit la sécurité et l’efficacité des médicaments.

La diaspora importe des médicaments parfois avec le concours des médecins. On se rend compte qu’il y a des médecins qui leur font des ordonnances avec 14 médicaments, ce qui, en termes pharmacologiques, est totalement aberrant ! Après, ici, les gens viennent en pharmacie pour demander la posologie. Beaucoup viennent avec des sachets de médicaments en disant que c’est une tante, un frère, une sœur qui leur a envoyé ça et qu’ils aimeraient savoir à quoi ça sert et connaître les doses.

C’est-à-dire qu’il y a de l’automédication avec des risques de prendre des produits périmés et surtout d’avoir de intoxications en cas de mauvaises prises. Il faut bien comprendre que le médicament n’est pas un produit ordinaire, c’est un produit qui peut tuer. On entend souvent dire : « c’est la dose qui fait le traitement ». Or, une erreur de posologie peut provoquer une grave intoxication et avoir de très graves conséquences.

Le rôle de conseil du pharmacien semble très important…

C’est tellement développé que même les médecins ne sont plus contents du rôle des pharmaciens. Le pouvoir d’achat des populations n’est pas très élevé et certains vous disent que le docteur en pharmacie a des connaissances médicales pour comprendre les maladies et donner des traitements. Donc aujourd’hui effectivement les Sénégalais, dans un premier temps, vont aller voir le pharmacien avant d’aller voir le médecin. Parce qu’ils se disent qu’ils vont économiser par exemple 5 000 FCFA (7,5 euros) de consultation, ou 10 000 FCFA (15 euros) si c’est dans le privé, voire 20 000 FCFA (30 euros) si c’est un spécialiste. Ils ne vont voir le médecin que quelques jours après si la maladie n’évolue pas dans le bon sens. 

Le pharmacien occupe donc une place importante dans le système de santé au Sénégal

Le pharmacien d’officine prend de plus en plus une place prépondérante dans le système sanitaire. Surtout dans les villes. En dehors de la délivrance des médicaments, il y a d’autres services qui sont faits dans les officines pour permettre de pouvoir suivre les maladies chroniques non transmissibles, comme le cholestérol ou le diabète.

Vous allez à la pharmacie, on vous fait une prise de tension, une prise de diabète : vous ne faites pas une queue, ça vous prend une minute de votre temps, vous payez et vous partez. Si vous allez à l’hôpital où vous allez perdre votre matinée.

De la même façon dans ce qu’on appelle la santé de la reproduction, qui est un pilier dans la politique de santé au Sénégal, beaucoup de femmes utilisent les contraceptifs. Et les femmes qui travaillent, comme celles qui ne travaillent pas, vous disent qu’elles préfèrent aller en pharmacie pour avoir leurs produits.

Parce que déjà il y a le secret professionnel, parce qu’il y a un cadre et un certain confort. Si vous allez au niveau des districts sanitaires ou des centres de santé vous allez, encore une fois, perdre votre matinée. Et vous n’aurez pas le même accueil et la même écoute que vous pourrez avoir au niveau des officines de santé. 

Il y a un rapport de proximité

Il y a effectivement cette proximité dans les officines. Le pharmacien peut recevoir quelqu’un et le conseiller, même si la personne n’achète pas de médicaments. C’est une partie du métier de pharmacien. 

Est-ce qu’il y a des tensions avec les médecins quant à cette « concurrence » ?

Il n’y a pas de tension grave, mais une petite rivalité. Vous savez, et ça c’est sans doute vrai dans tous les pays au monde, les médecins ont un certain complexe de supériorité envers les pharmaciens. Mais également une certaine jalousie. On dit au Sénégal que les pharmaciens sont plus riches que les médecins. C’est une jalousie qui n’est pas dite.

Reste que la frontière entre le conseil du pharmacien et la consultation du médecin est souvent une frontière invisible. Les médecins disent que les pharmaciens doivent rester dans leur rôle de délivrance des médicaments et d’arrêter de donner des conseils parce que ça leur fait perdre des patients.

Au niveau du Sénégal nous gérons ce problème à un niveau supérieur, via l’Inter ordre des professionnels de la santé où l’on cherche des équilibres. Il y a de part et d’autre, parfois, des problèmes à signaler, des médecins qui signalent des pharmaciens qui font des consultations, mais aussi des pharmaciens qui signalent des médecins qui vendent des médicaments.

Comment l’Ordre des pharmaciens et peut-être plus largement les professionnels de santé se positionnent-ils par rapport à la médecine traditionnelle et aux tradipraticiens ?  

Nous avons une position très tranchée sur la question. Dans l’état actuel des choses, les tradipraticiens ne peuvent pas garantir une sécurité par rapport à leur offre de services. Le gouvernement sénégalais a eu à rédiger une loi sur la médecine traditionnelle. Mais l’Inter ordre des professionnels de la santé a fait une opposition ferme, car il y a énormément de choses obscures dans cette loi.

Quand vous avez des tradipraticiens qui revendiquent leurs compétences par héritage ou alors quelqu’un qui va soigner par des incantations, ce n’est pas possible ! Nous nous sommes opposés à cette loi, car il y a énormément de choses qui ne sont pas maîtrisées. Et nous les professionnels de santé avons un devoir de sécurité par rapport aux Sénégalais.

Pour autant, faut-il rejeter toute la médecine traditionnelle en bloc ?  

La question n’est pas de tout rejeter en bloc. Parce que vous avez plus de 80% des Sénégalais qui utilisent la médecine traditionnelle. Surtout dans les zones rurales où il n’y a pas de médecins.

Mais le problème est que lorsque vous avez un produit qui a été élaboré par un médecin traditionnel, vous n’avez aucune garantie sur la sécurité du produit. Quels sont les effets secondaires ? Comment sont déterminées les doses ? Est-ce que le tradipraticien garantit la qualité de ses produits ? Il y a énormément de questions sans réponse.

Nous souhaitons qu’il y ait une bonne coopération avec les tradipraticiens, mais seulement quand nous aurons des garanties de sécurité sur la santé des Sénégalais.

Un chiffre du ministère de la santé révélait que 41% des décès au Sénégal étaient dus aux maladies chroniques en 2017 ? Est-ce toujours une réalité ?

Nous avons en moyenne 300 décès par jour au Sénégal, d’après les dernières statistiques, et l’essentiel est dû aux maladies chroniques avec une part belle aux maladies non transmissibles et surtout les cancers. Car il n’y a pas que les maladies cardio-vasculaires, (hypertension, cholestérol, l’hépatite), il faut comprendre que les cancers tuent également beaucoup au Sénégal.

Les maladies chroniques coûtent-elles chères aux patients ?

Si on prend le diabète, quand il est modéré, c’est une maladie qui ne coûte pas trop cher. Parce que nous avons des médicaments génériques. Si vous avez un diabète de type 1, l’insuline est subventionnée. Elle est à 1 000 FCFA (1,5 euro). Elle est tellement subventionnée au Sénégal qu’il y a une fraude vers les pays frontaliers. Par exemple, il y a beaucoup de Maliens qui font le tour de nos pharmacies pour acheter de l’insuline pour l’exporter chez eux. Raison pour laquelle nous avons demandé aux officines de pharmacie de ne plus vendre plus de 2 insulines pour un même patient.

Pour le diabète modéré, ce qu’il y a de plus important n’est pas le coût des médicaments mais plutôt le suivi et le contrôle de la maladie. C’est-à-dire le contrôle glycémique, mais aussi les vérifications au niveau des laboratoires que vous allez faire pour voir si votre diabète est maîtrisé ou pas.

Pour le type 2, le problème est au niveau de l’alimentation, pas des médicaments. Parce que vous devez diminuer votre niveau de sucre et de lipides. Or, au Sénégal, notre système alimentaire est très graisseux, d’autant plus que maintenant les gens mangent dehors avec les fast-food et autres.

L’assurance maladie est-elle une pratique répandue au Sénégal ?

Il faut savoir qu’au Sénégal, l’assurance maladie ne concerne que les travailleurs du secteur privé. Cela représente moins de 1% de la population. Maintenant, il y a les mutuelles, qui sont différentes des assurances.

Il y a des mutuelles communautaires, des mutuelles pour les agents de l’Etat, pour des associations. Il y a également des mutuelles au niveau des quartiers et tout récemment, il y a ce qu’on appelle la Couverture Maladie Universelle (CMU), qui a été initiée par l’Etat pour qu’il y ait une mutuelle au niveau de chaque commune du Sénégal. L’Etat supporte une partie des coûts médicaux (30 à 40%), selon les produits et le malade prend en charge le reste.

Avec des plafonds de soin ?

Pour les plafonds, il y a ce qu’on appelle la liste des exclusions. Maintenant, tout dépend de la capacité financière de la mutuelle pour supporter les factures. Ce sont les mutualistes qui font les bons, donc il y a un certain nombre de contrôles administratifs qui sont faits en amont, avant que la personne ne vienne en pharmacie.

La CMU fonctionne-t-elle bien ?

Il y a des problèmes avec la CMU. Parce qu’il y a beaucoup de dettes au niveau des officines de pharmacie. Ce qui fait qu’à un moment ou un autre, des officines vont parfois arrêter la délivrance des médicaments en attendant qu’elles se fassent payer. C’est un peu récurrent. Il y a souvent des blocages dus à des retards de paiement. 

Quelle différence faites-vous entre les mutuelles et les assurances santé ?

La différence s’opère en termes d’organisation et en termes de capacités financières. Il y a des mutuelles qui travaillent comme des assureurs, c’est-à-dire, qu’elles offrent de bonnes garanties et ont de bonnes capacités financières, comme la Mutuelle des professions libérales, par exemple. Ce type de mutuelle vous permet d’aller vous faire soigner dans les cliniques, les hôpitaux, d’aller en pharmacie, d’être couvert au niveau de l’optique. Il n’y a pas de problème avec ces mutuelles-là.

Les mutuelles où l’on va trouver des problèmes sont celles créées par l’Etat. Parce que c’est l’Etat qui doit légalement payer l’ardoise. C’est un travail post-paiement, c’est-à-dire que l’Etat paie après la délivrance du service. Or, il y a souvent des tensions de trésorerie qui font que parfois, il y a des arbitrages pour payer telle ou telle structure. Cela dit, il y a une nouvelle structure de l’Etat qui est en train d’être lancée pour permettre aux pharmacies de pouvoir recouvrer leurs factures, avec des délais acceptables.

Y a-t-il un problème de recouvrement avec les mutuelles ou les assurances santé ?

Avec les assurances, la seule difficulté est qu’il y a des délais de paiement de 90 jours, alors que le pharmacien d’officine paye son fournisseur dans les 15 jours. Ce qui fait un très gros décalage. Il y a certaines pharmacies qui vont faire le choix de travailler avec des assureurs, il y en a d’autres qui ne vont pas faire ce choix, car elles n’ont pas ce matelas financier qui leur permet de pouvoir supporter ces dettes.

Dossier Santé Sénégal en partenariat avec l’assurance santé NomadKare

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