Le chef du gouvernement, Dr Joseph Dion Ngute a effectué du 9 au 17 mai dernier, une visite de travail dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, régions affectées par l’insécurité née de la crise anglophone au Cameroun.
Il était porteur d’un message du chef de l’Etat Paul Biya : « À part l’indivisibilité du Cameroun, le président de la République est prêt à organiser un dialogue formel pour résoudre la crise ».
« Tout problème politique peut être discuté. Et le chef de l’État envisage d’organiser une rencontre au cours de laquelle, il va discuter de ce problème. Donc ça ne sert à rien que ces jeunes restent cachés dans les brousses et détruisent la communauté comme ils sont en train de le faire« . Le président Paul Biya « m’a demandé de dire que hormis la séparation et la sécession, toute autre chose peut être discutée« , avait-il ajouté.
Lors de son séjour dans ces régions, le Premier ministre avait eu une série d’échanges avec les autorités locales, administratives, traditionnelles et religieuses.
Les séparatistes anglophones du Cameroun, pays à majorité francophone, militent pour la création d’un Etat indépendant dans les deux régions anglophones.
Fin 2017, après un an de protestation, des séparatistes ont pris les armes contre Yaoundé. Depuis, des combats opposent presque quotidiennement l’armée, déployée en nombre, à des groupes épars de séparatistes armés, qui attaquent gendarmeries et écoles et multiplient les kidnappings.
Les forces du gouvernement, à la recherche de séparatistes dans les villages, sont accusées par plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme, d’avoir tué de nombreux civils, utilisant un usage aveugle de la force.
Le conflit a déjà forcé plus de 530.000 personnes à fuir leur domicile à l’intérieur du pays alors que 32.000 autres se sont réfugiées au Nigeria, selon l’ONU. Il n’existe actuellement aucun dialogue entre les séparatistes et Yaoundé.
En juillet 2018, des responsables religieux anglophones ont annoncé un projet de conférence générale anglophone. Mais face à l’opposition du pouvoir, les organisateurs ont dû la repousser deux fois. Depuis le début de l’année, des voix s’élèvent pour dénoncer le silence international qui entoure ce conflit et réclamer une mobilisation diplomatique plus forte pour pousser au dialogue.
Des femmes en pleur ont réclamé le retour de la paix en zone anglophone, devant l’émissaire du président Biya. Il faut signaler que c’est le tout premier déplacement du chef du gouvernement dans ces deux régions en proie à une guerre civile, depuis sa nomination le 4 janvier 2019.