Double meurtre au Sénégal : quand les motos-taxi riment avec la mort


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Conducteurs de motos
Conducteurs de motos "Jakarta"

Au Sénégal, on les connaissait comme des éléments perturbateurs dans la circulation, mais aussi des moyens utilisés par les voleurs à l’arrachée pour commettre leurs forfaits. Seulement, à l’heure actuelle, les motos-taxi représentent un cauchemar pour le commun des Sénégalais, puisqu’ils sèment la mort à tout-va.

Des motos-taxi qui riment avec meurtres

Ces engins étaient jadis redoutés pour leur dangerosité dans la circulation. Conduite inappropriée, excès de vitesse, surcharge… Au départ, tels étaient, entre autres, les griefs reprochés aux conducteurs de motos-taxi, communément appelés Jakarta au Sénégal. Des moyens de transport qui se sont imposés à la faveur d’une conjoncture économique exécrable. Par la suite, c’étaient des séries de vols à l’arrachée et autres agressions. Actuellement, ces engins riment avec meurtres.

Double meurtre dans la région de Thiès (70 km de Dakar). Telle a été l’information qui a défrayé la chronique en ce jour d’Assomption de l’An 2024. Une nouvelle qui a plongé le pays dans l’émoi, mais aussi la consternation. Les faits. Alors qu’il rentrait tranquillement chez lui, accompagné de ses deux cousines, un conducteur de moto se fait mortellement agresser par deux individus. Sous les coups d’une arme blanche, il rendit l’âme sur les lieux de l’agression.

« Une vie ôtée se paye par une autre vie ôtée »

Des passants ayant assisté à la scène prennent les deux agresseurs en chasse. L’un d’eux parvient à prendre la poudre d’escampette, tandis que le second n’avait d’autre choix que de se réfugier dans une maison aux alentours. Une foule en furie tenait à lui faire regretter son acte. Les habitants de la maison où l’agresseur s’était réfugié appellent la police qui rapplique dare-dare. Entretemps, la famille du défunt agressé s’est pointée sur les lieux.

Impossible pour la police de contenir leur colère. Pour les proches du conducteur de moto achevé à coups de couteau, « une vie ôtée se paye par une autre vie ôtée ». Affrontant les agents de la police avec une agressivité inouïe, remontés par la perte de ce proche, ils réussissent à extirper l’agresseur de son refuge. Après l’avoir molesté à sang, ils ne trouvaient pas mieux que de l’immoler, mettant en application leur logique selon laquelle une vie se payait par une vie.

L’agresseur portait un bracelet électronique

L’irréparable venait de se (re) produire une quelques minutes. Deux vies emportées sur les mêmes lieux, en cette matinée du 15 août. L’homme immolé, un habitué des maisons d’arrêt, était sous le coup d’une peine de prison. En effet, selon les témoignages, il portait par devers lui un bracelet électronique bien fixé à sa cheville. Avant même la fin de sa peine, il n’a pas hésité à commettre d’autres délits comme celui de ce fameux 15 août qui, hélas, lui a été fatal. Son cas a toutefois suscité beaucoup de questionnements sur les contours de son élargissement.

Comment cet agresseur a-t-il pu se faire ouvrir les portes de la prison et bénéficier d’un bracelet électronique ? La question reste entière. Ce double meurtre qui a endeuillé le Sénégal n’est toutefois pas un cas isolé. Un autre drame autour des motos-taxi, a secoué le pays suite à un crime odieux perpétré contre un autre conducteur. Celui-là a eu lieu quelques semaines auparavant, au centre du Sénégal. Il s’agissait d’un homme qui a été immolé par son agresseur, qui lui avait déjà ôté la vie. L’agresseur lui a arraché sa moto qu’il a vendu à 300 mille francs.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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