Le règlement de la crise financière mondiale actuelle dont les effets se poursuivront encore pendant quelque temps, nécessite l’utilisation de tous les instruments des politiques monétaires, notamment la libéralisation du commerce, la flexibilité des budgets et la concertation entre les différents pays du monde, a affirmé lundi à Tripoli, en Libye, le directeur général du Fonds Monétaire International (FMI) Dominique Strauss Khan.
Dans une intervention lundi à Tripoli devant la quatrième conférence sur l’intégration régionale et la promotion des projets communs dans les pays de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), M Strauss Khan a indiqué que les prévisions de son institution indiquent que l’injection de 1 pour cent du PIB mondial dans l’économie mondiale aura pour effet 1 pour cent de relance, affirmant que la libéralisation de 2 pour cent du PIB soit 1,2 trillions de dollars US permettra de relancer l’économie mondiale et de juguler l’effet de la crise financière.
Il a affirmé que la plupart des dirigeants présents lors du sommet du G20 à Washington, samedi dernier, sont conscients que la crise actuelle est la première grande crise du 21ème siècle, celle de la globalisation, affirmant que ce sommet a pris plusieurs mesures dont la relance des budgets, la surveillance des nouvelles normes de gestion financière, la réforme des instruments de gouvernance financière mondiale, des mécanismes de Bretton Woods et la réforme des structures du système bancaire mondial.
M. Strauss Khan a indiqué que cette crise qui n’a pas conduit à l’effondrement du système financier mondial, a provoqué une récession et a eu un effet de contagion dans les différents pays du monde, reconnaissant toutefois, que la région du Maghreb arabe qui a pu être épargnée par cette crise grâce à une bonne gestion de la dette notamment, reste vulnérable à cause de la restriction de l’activité financière dans le monde.
Il a souligné l’importance de la rencontre de Tripoli qui oeuvre à l’intégration de cette région maghrébine, affirmant qu’il s’agit là d’un processus très long qui nécessite la conjugaison des efforts de tous les pays membres de l’UMA et surtout de ne pas être perturbés par les problèmes politiques qui existent entre certains pays de la région et invité les pays de l’UMA à s’inspirer de l’Europe qui est parvenue à son intégration en dépit des problèmes entre ses Etats, à l’instar de la France et de l’Allemagne.
Le directeur du FMI a indiqué que la région du Maghreb arabe dispose de tous les atouts pour réussir son intégration grâce à l’établissement de liens de coopération avec la facilitation du commerce intra-maghrébin, l’institution de tarifs préférentiels entre ses pays, la promotion et l’harmonisation du secteur financier, l’implication du secteur privé et la construction et le développement des infrastructures de transport maritime, aérien et terrestre entre les cinq pays maghrébins (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie).