Le Cercle de la diversité Républicaine (CDR, majorité présidentielle), organise sa 1ère université de rentrée, samedi, au siège de l’UMP (Union pour un mouvement populaire), à Paris. Le thème de la journée est « la diversité, une chance pour l’Europe ». Dogad Dogoui, porte-parole du CDR, a accordé une interview à Afrik.com.
Chef d’entreprise, président de l’association Africagora, conseiller exécutif de l’UMP, Dogad Dogoui est aussi le porte-parole du Cercle de la diversité républicaine. Cet organe créé en 2006, sous l’impulsion d’Yves Jégo, réunit les membres de l’UMP qui entendent s’opposer à toutes formes de discriminations fondées sur les origines ethniques ou culturelles, et appellent de leurs vœux une France de la diversité « valorisée et assumée ». En mars 2007, le CDR avait présenté son livre blanc intitulé La diversité de la France, une richesse pour l’identité nationale qui présentait « 35 propositions pour une diversité valorisée, assumée et en mouvement ». Les membres du Cercle militent pour la poursuite de la mise en œuvre de ces propositions par le gouvernement. Nous avons interrogé Dogad Dogoui sur la journée qu’il organise demain avec le CDR, intitulée, « la diversité, une chance pour l’Europe », et sa perception, en tant que Français d’origine ivoirienne, de la politique d’immigration menée par le gouvernement qu’il soutient.
Afrik.com : Pourquoi avez-vous choisi, pour la première Université du Cercle de la diversité républicaine, de débattre de la diversité à l’échelle européenne ?
Dogad Dogoui : Nous sommes en pleine présidence française de l’Union européenne. Si l’on ne s’empare pas du sujet de la diversité, il risque de ne pas être évoqué. Il faudrait éviter de passer à côté d’un sujet aussi important.
Afrik.com : Dans votre communiqué de presse, vous présentez la France comme un exemple, en Europe, sur le plan de la diversité. Pourquoi ?
Dogad Dogoui : Oui. La France est un modèle en Europe sur cette question. Au sein de la population, il y a une mixité extraordinaire ! Là où il y a un retard, c’est sur le plan institutionnel. C’est au niveau politique que ça bloque.
Afrik.com : Pour que les discriminations régressent et que les Français issus de l’immigration grimpent dans l’échelle sociale, vous avez plusieurs propositions. Quelle serait, selon vous, la mesure la plus urgente à appliquer ?
Dogad Dogoui : La volonté politique, c’est le plus important. Dans ce pays, tout fonctionne par le haut. Donc j’attends avec impatience que le président de la République mette en œuvre ce qu’il a dit (au cours de la campagne présidentielle, ndlr). Il a promis, sur cette question de la diversité, de faire avancer les choses en France. Je suis pressé de voir ce jour arriver.
Afrik.com : Quels seront les grands axes du débat que vous mènerez lors de la 1ère Université du Cercle de la diversité Républicaine ?
Dogad Dogoui :Nous aurons des échanges avec nos invités européens qui nous permettront de voir comment ça fonctionne ailleurs. Nous débattrons aussi de l’effet Obama en Europe, où il a drainé des foules considérables. Il représente une nouvelle génération d’hommes politiques. Analyser son parcours et son discours d’ouverture est très instructif.
Afrik.com : Quelles personnalités seront présentes lors de la rencontre ?
Dogad Dogoui : Nous accueillerons, par exemple, le député Jean Touadi, du Parti démocratique, le seul africain membre du parlement italien. Yves Jego, Secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, sous le patronage duquel a lieu de la manifestation, sera présent également. De même que Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie. Hervé Morin, le ministre de la Défense n’est pas sûr. Hervé Novelli représentera le courant réformateur. Seront aussi présents des élus locaux et, l’après-midi, les représentants des sept partis qui participent à la majorité présidentielle.
Afrik.com : Vous êtes conseiller exécutif de l’UMP, vous soutenez la politique menée par Nicolas Sarkozy. Or, son extrême fermeté vis-à-vis de l’immigration africaine est particulièrement impopulaire sur le continent où elle a généré de très vives critiques. Des critiques vous ont aussi été adressées, en tant qu’Africain solidaire de l’action du gouvernement français…
Dogad Dogoui : Quand on est à l’intérieur d’une équipe, il y a une solidarité critique. J’ai pris position contre les tests ADN. Et j’ai communiqué mon point de vue au ministre. Mais d’autre part, la politique de fermeté vis à vis de l’immigration clandestine, je la soutiens. Laisser partir les enfants dans de telles conditions, c’est une faute de la part des dirigeants africains. Le premier niveau de responsabilité est au niveau du pays où ils partent. Qu’un pays contrôle l’accès à son sol ne me pose aucun problème, qu’il soit européen, chinois, africain, américain ou autre… Par contre, qu’une personne, une fois arrivée sur un sol étranger soit manipulée, exploitée, malmenée, je suis contre. Je suis contre la gestion inhumaine des sans-papiers par des patrons voyous ou par la police. Il faut de la transparence. Mais je ne connais pas de gouvernement français qui n’ait eu de politique ferme vis-à-vis de l’immigration clandestine, même de gauche pourtant jugée sympa. Quand un gouvernement n’est pas ferme sur cette question, c’est qu’il y a du laisser-aller. Et ce jugement est aussi valable pour la gestion des frontières entre les pays d’Afrique.
Afrik.com : Vous allez être fait Chevalier de l’Ordre du mérite. La cérémonie aura lieu samedi, au secrétariat d’Etat à l’Outre-mer. Quels sentiments vous procurent cette distinction ?
Dogad Dogoui : Je suis décoré au titre de 16 années d’activités professionnelles et associatives. Ca été, pour moi, une surprise, une joie et une fierté d’être reconnu par mon pays d’accueil. Mon engagement, ma volonté de m’occuper des autres sont salués, c’est très bien. La position que j’occupe sur le plan associatif, sur le plan politique, est très utile. Heureusement qu’il y a dans l’équipe dirigeante de l’UMP des personnes qui viennent d’Afrique, afin qu’elles apportent un autre regard sur les problèmes. Pas une semaine ne passe sans que l’on me sollicite pour faire une intervention. C’est bien qu’il y ait quelqu’un à l’intérieur.
Afrik.com : Nicolas Sarkozy, après avoir été élu président, a nommé trois ministres et secrétaires d’Etat issus de l’immigration. Etes-vous sur la prochaine liste ?
Dogad Dogoui : Ce sont des choses qui sont à la discrétion du chef de l’Etat. Moi, je dis pourquoi pas ? Mais c’est le chef de l’Etat qui décide. Faire partie du gouvernement fait partie des moyens utiles pour améliorer la situation de ses concitoyens. Plus on a de moyens d’agir, mieux c’est.
Contact, inscriptions « la diversité, une chance pour l’Europe » : visibles@u-m-p.org
Adresse : UMP, 55 rue La Boétie, Paris 8ème, France.
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