« Django Unchained »: par amour


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Un western spaghetti saupoudré d’une légende allemande délocalisée dans l’Amérique esclavagiste, c’est la dernière proposition cinématographique du réalisateur américain Quentin Tarentino. Django Unchained est visible dans les salles obscures françaises à partir de ce mercredi.

1858. Deux ans avant la guerre de sécession. Deux hommes, que tout sépare, vont lier leur destin. Le Dr King Schultz (Christoph Waltz), un dentiste allemand reconverti en chasseur de primes, et un esclave qu’il libère à plus d’un titre, Django Freeman (Jamie Foxx). Les deux hommes vont se lancer à la recherche de Broomhilda (Kerry Washington), l’épouse de Django. Le chemin qui mène vers la jeune femme passe par Candyland et son implacable maître Calvin Candie (Leonardo DiCaprio).

L’improbable duo, mais surtout l’impensable liberté de Django pour l’époque est l’objet de toutes les indignations. Tarentino dépeint l’Amérique esclavagiste telle qu’elle nous a toujours été contée. S’y côtoient la souffrance des Noirs réduits à des bêtes par la cruauté de certains maîtres blancs, la servilité de ces esclaves acquis à leur bourreau ou tout simplement la jalousie qui règne entre des hommes voués au même funeste destin. Seule la lumière de la liberté vient restaurer une humanité compromise.

Romantisme et pétales de sang

Quand Quentin Tarentino se lance dans la comédie romantique en revisitant l’histoire de Brünhilde et de Siegfried sur fond d’esclavage, cela donne un Django Unchained où l’hémoglobine gicle à volonté. Signature indélébile du très iconoclaste et déjanté cinéaste américain qui est reparti dans la nuit de dimanche à lundi avec le Golden Globe du meilleur scénario. A l’instar de l’un de ses acteurs principaux, l’Allemand Christoph Waltz (Autrichien par la naissance) qui a décroché le Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle. Il faut dire que Tarentino a écrit le rôle du Dr King Schultz pour le comédien découvert sur le tournage d’Inglourious Basterds (2009). Dans Django Unchained, Christoph Waltz est toujours aussi fantasque. Sa performance est aussi exceptionnelle que celle de Leonardo DiCaprio qui incarne son personnage avec la juste touche de perversité. Encore un fois, Tarentino a réussi à créer une alchimie entre ses acteurs. Peut-être plus aisée pour Kerry Washington, qui cartonne dans la série américaine Scandal, et Jamie Foxx qui formaient déjà un couple dans Ray (2004).

Des dialogues piquants et une sublime bande originale, à la fois moderne et fidèle au genre, viennent relever le western spaghetti de Quentin Tarentino qui a fait polémique aux Etats-Unis. Comme tous les sujets sensibles dans ce pays. Un journaliste caucasien hésitera même à prononcer le très connoté mot « nigger » (nègre), alors qu’il est essentiel dans sa question, pendant un entretien avec Samuel L. Jackson qui l’y encourage pourtant.

Django Unchained, une aventure rocambolesque qui tient bien évidemment le spectateur en halène la plupart du temps, mais quelques longueurs persistent dans ce long métrage de près de trois heures. Pour autant, le spectacle n’est jamais gâché.

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