Le 6 octobre 2001, au Stade de France, la rencontre entre la France et l’Algérie tournait au fiasco. 22 ans après, le sélectionneur algérien, Djamel Belmadi, prend position pour un nouveau match entre les deux pays.
6 octobre 2001, la rencontre entre la France et l’Algérie devait être une fête. Comme le raconte So-Foot, c’est Zizou, symbole de la France Black-Blanc-Beur qui a l’idée de la rencontre. Une idée pour célébrer la réconciliation entre les deux pays séparée par la Méditerranée. Une idée pleine de bons sentiments.
Mais Rachid Mekhloufi, qui fut l’un des plus grands joueurs de Saint-Étienne, puis capitaine de la mythique équipe du FLN, est rapidement pris d’un mauvais pressentiment en arrivant au stade : « J’étais au Stade de France avec ma femme. J’ai eu une intuition et je lui ai dit : « Si je vois un responsable, je vais lui dire de ne pas jouer les hymnes ». Comme souvent, Mekhloufi est visionnaire. La Marseillaise est copieusement sifflée et chaque ballon touché par les Français donne lieu à une bronca.
Un terrain envahi pour éviter l’humiliation, mais qui débouche sur la montée du FN
Après une heure et quart de jeu, les Bleus dominent largement leur sujet. Ils mènent 4 buts à 1 et poussent pour aggraver le score. A noter que le but algérien est inscrit sur coup franc par un certain Djamel Belmadi, alors joueur de l’OM. Mais à la 76ème minute du match, des centaines de supporters algériens envahissent le Stade de France. Semant la confusion et l’incompréhension parmi les joueurs.
En France, l’image de ces centaines de Français issus de l’immigration envahissant le terrain va être repris politiquement par l’Extrême droite. On peut y voir une cause qui, un peu plus tard, le 21 avril 2002, amènera Jean-Marie Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle.
En avril 2019, Djamel Belmadi, déjà, avait relancé l’idée d’une nouvelle rencontre : « Ce serait un match de prestige, contre une équipe doublement championne du monde, un match dont l’aspect sportif m’importe beaucoup ». Cela ne s’était pas fait alors, malgré une volonté affichée des deux côtés par les dirigeants des instances sportives. Mais le politique prend le pas et freine les velléités.
Un match entre égaux
Aujourd’hui, Belmadi relance le sujet, mais avec l’idée que le niveau entre les deux pays s’est resserré. Si la France est toujours au sommet du football mondial, l’Algérie a bien progressé et peut rivaliser. « Affronter les finalistes de la dernière Coupe du Monde, l’une des meilleures équipes du monde… Nous on veut jouer contre les meilleurs. En allant jouer au Sénégal (en match amical mardi à Dakar, ndlr), on ne cherche pas la facilité. Jouer contre la France oui… Il y a beaucoup de binationaux, on a tous un lien avec la France. C’est un match que beaucoup voudraient voir un jour » .
La balle est cette fois dans le camp algérien, car il serait bien que cette revanche se déroule à Alger. Un match où Abdelmadjid Tebboune accueillerait Emmanuel Macron, avec l’objectif que, plus de 60 ans après la guerre, les deux pays puissent enfin renouer des liens de fraternité.
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