À l’occasion du 10e anniversaire de l’arrivée d’internet au Togo, l’association Entente des Spécialistes en Technologies de l’Information et de la Communication (ESTETIC) a organisé toute une série de manifestations pour marquer l’événement. L’occasion aussi de faire le bilan sur les avancées et les lacunes dans l’équipement et l’utilisation de cette nouvelle technologie dans le pays.
Le 17 novembre 1997, le Togo se connectait pour la première fois à internet. Il devenait ainsi le premier pays francophone d’Afrique de l’Ouest à accéder à la toile. Et le thème choisi pour la célébration est « 10 ans d’internet au Togo : l’âge de la coopération ».
En effet, il existe au Togo trois fournisseurs d’accès à internet (Togo Telecom, Café informatique et Favo) qui ne se comprennent pas. Ceux-ci sont incapables d’estimer par exemple le nombre d’internautes sur le territoire togolais. Une ignorance qui s’ajoute, entre autres, à l’absence d’une stratégie nationale en matière de TIC et à l’inexistence d’une communion entre les trois structures. Une situation qui explique le thème de cette année.
Pour marquer cet anniversaire, ESTEC organise des rencontres d’échanges qui seront l’occasion de faire le point des actions à mener et du chemin parcouru et d’explorer de nouvelles perspectives.
Plusieurs activités sont prévues au cours de ces manifestations. On note des conférences et causeries débats. Au cours de cette quinzaine de l’Internet, le public togolais est invité à profiter du programme «Navigation Libre » sur toute l’étendue du territoire national. Ce programme permet au public de se rendre dans des lieux indiqués par les organisateurs pour découvrir les différentes offres de service Internet en navigant gratuitement sur Internet.
Une soirée de gala dénommée « La nuit de l’Internet » se déroulera le 1er décembre prochain à l’Hôtel Sarakawa à Lomé. Au cours de cette soirée, dix des acteurs qui se sont distingués par leurs efforts pour l’implantation et le développement de l’Internet et de ses services au Togo seront récompensés.
Le premier est le dernier
Tous sont d’accord sur l’idée que le Togo a été le premier pays francophone d’Afrique de l’Ouest à être connecté à internet. Cependant, le pays a accusé un cinglant retard sur le plan des TIC. « C’est dommage qu’aujourd’hui le Togo soit à la traîne dans le domaine des technologies », regrette Jean Marie Noagbodji, président directeur général de la structure privée des télécommunications au Togo, Café informatique, le connecteur du Togo à internet.
Dix ans après le début de la connection du Togo à internet, l’on est désolé que le coût de connection soit aussi élevé (entre 0,50 et 0,75 euros). Un malaise que M. Jean Marie Noagbodji explique du fait de l’absence d’un point d’échange entre les opérateurs du Togo. «Les messages entre deux personnes au Togo passent toujours par l’occident puisque plusieurs internautes ont leur compte sur yahoo etc…au lieu du .tg », a-t-il soutenu. « Le coût de connection serait plus abordable s’il y avait une synergie entre les opérateurs, et si les internautes faisaient confiance au .tg », a-t-il poursuivi.
D’autre part, il n’a pas ignoré le cout excessif dans l’acquisition des outils de base d’internet, notamment l’ordinateur (650 euros au moins) et près de 40 euros par mois pour l’abonnement mensuel à l’ADSL.