Les 35 femmes qui avaient appelé en 1997 à la fin de la pratique de l’excision ont été rejointes par près de 2300 villages du Sénégal, mais aussi du Burkina, de la Guinée ou de la Mauritanie. Dix ans après, leur combat n’est pas terminé.
Des représentants de plus de 2 300 villages du Sénégal ainsi que des représentants de communautés villageoises de la Guinée, du Burkina Faso et de la Mauritanie se sont rencontrés dimanche, à Malicounda Bambara, dans la région de Thiès, au Sénégal, pour faire le point des avancées de leurs campagnes contre l’excision.
Il y a dix ans, 35 femmes annonçaient dans ce même village leur décision d’abandonner l’excision suite à leur participation au programme de l’ONG Tostan, qui avait entrepris de les familiariser au contenu des droits humains, notamment du droit à la santé.
La moitié des villages ne pratiquent plus l’excision et le mariage précoces
Selon l’UNICEF, « la déclaration historique de Malicounda Bambara a conduit près de la moitié des 5 000 villages qui pratiquaient l’excision et le mariage précoce à renoncer à ces pratiques dans le but de protéger les droits et la santé des femmes et des filles ».
« L’exemple du Sénégal inspire d’autres communautés africaines pour abandonner collectivement cette pratique traditionnelle qui nuit à la santé de deux à trois millions de filles et de femmes chaque année », précise l’UNICEF, qui parraine l’événement, en collaboration avec l’UNFPA, l’OMS, Population Council et le ministère sénégalais de la Famille et de l’Entreprenariat Féminin.
La cérémonie va offrir aux 35 femmes pionnières du mouvement, aux représentants des villages ayant suivi le mouvement ainsi qu’aux délégations guinéenne et burkinabè l’occasion de célébrer cette réussite et de lancer une campagne en faveur de l’abandon total de l’excision au Sénégal et de sa réduction sensible sur l’ensemble du continent africain d’ici à 2015. La campagne de cette année est intitulée JKB, une expression bambara qui signifie : « Réunissons-nous et décidons ensemble ».