Les autorités burundaises exigent des excuses de l’ONU suite à ses accusations selon lesquelles le gouvernement armerait les jeunes du parti au pouvoir.
Les autorités burundaises exigent des excuses de l’ONU suite à ses accusations selon lesquelles le gouvernement armerait les jeunes du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Ces accusations sont clairement inscrites dans un document confidentiel, dévoilée à la presse et dont Afrik.com s’était procurée une copie, qui émanait du représentant du secrétaire général de l’ONU au Burundi, Parfait Onyanga Anyanga.
L’ONU a tenté de s’expliquer en affirmant qu’il ne s’agissait que d’un simple câble diplomatique qui a fuité. En vain. Bujumbura a incendié l’organisation avant de hausser le ton mardi, au cours d’une rencontre entre le premier Vice-président et le corps diplomatique. Sans jamais le nommer, Prosper Banzombanza s’en est pris à Parfait Onyanga Anyanga, l’accusant de tous les maux. « Une certaine autorité, au nom du bureau des Nations-Unies au Burundi, a diffusé cette rumeur de mauvais goût. Le gouvernement du Burundi lui demande d’en donner des éléments de preuve, ou à défaut de preuves, le gouvernement l’invite à se rétracter officiellement », a notamment déclaré le Vice-président.
Une campagne pour le désarmement
Le corps diplomatique accrédité à Bujumbura a « pris acte » du démenti formel des autorités burundaises quant à la distribution d’armes, mais l’ONU n’a pas encore présenté ses excuses. Le gouvernement a en effet rejeté l’idée d’une commission d’enquête internationale et neutre sur ces accusations, ce qui aurait renforcé les doutes d’une présumée distribution d’armes.
Dans une déclaration à Afrik.com, Willy Nyamitwe, conseiller Principal du Chef de l’Etat en matière de presse, information et communication, affirme que « ce rapport est basé sur des éléments non fondés ». « Près de 100 000 armes ont été déposées volontairement par la population suite à l’appel du Président. Ce dernier vient d’ailleurs de prolonger de trois mois le délai de grâce pour déposer les armes », indique-t-il. Et d’ajouter : « Le pouvoir ne peut donc pas être accusé de distribuer les armes, alors que le président de la République a lancé officiellement la deuxième campagne de désarmement volontaire de la population civile ».
Les diplomates ont exprimé leur inquiétude par rapport au climat politique qui règne dans le pays. Un climat qui se dégraderait à l’approche des élections générales prévues en 2015.