Le Président de transition, Michel Dkotodia, a annoncé vendredi la dissolution de la coalition séléka qui a mis fin au régime de François Bozizé. De nombreux membres incontrôlés du mouvement ont été accusés d’exactions. Est-ce un aveu du désarroi des autorités de transition qui peinent toujours à mettre fin au chaos qui règne dans le pays ?
La décision de Michel Djotodia vendredi de dissoudre la coalition séléka qui a mis fin au règne de François Bozizé soulève de multiples interrogations. Que cache une telle mesure ? Les éléments incontrôlés de la coalition hétéroclite de 25 000 membres accusés de mener de multiples exactions dans le pays seront-ils traduits en justice ? Pour le moment, le Président de transition n’a pas voulu donner plus de détails sur la raison de sa mesure qui semble avoir été prise sans consultation du Premier ministre Nicolas Tchangiye.
Des autorités débordées
Les autorités de transition sont débordées depuis qu’elles ont pris le pouvoir. Le chaos règne en maître dans le pays. Pillages, violences, agressions, meurtres sont le quotidien de la population centrafricaine. Des troubles imputés aux rebelles du séléka. Ces derniers n’ont apparemment jamais donné allégeance au pouvoir, n’obéissant qu’à leur chef direct. Est-ce cette impasse qui a poussé Michel Djotodia à dissoudre la rébellion ? Ou est-ce une façon pour lui de rompre totalement avec les membres incontrôlés du séléka, désignés par la population comme responsable de l’état actuel du pays?
Economie à l’agonie
En tous cas, le chef d’Etat et son gouvernement qui peinent à mettre fin à l’insécurité qui perdure dans le pays ne peuvent cacher leur désarroi. Raison pour laquelle d’ailleurs le dirigeant centrafricain a annoncé pour la première fois que la Primature serait chargée de la direction d’un comité de crise sur les questions sécuritaires. Il a également fait part de l’interdiction pour le gouvernement de participer aux sommets internationaux, officiellement pour raison d’économies budgétaires. Il faut dire que l’économie du pays est agonisante depuis de nombreuses années. Sans compter la situation humanitaire catastrophique, selon le constat de multiples ONG.
Face à la situation du pays, l’ONU avait, il y a quelques mois, par la voix de son porte-parole Ban Ki-moon, sommé aux nouvelles autorités du pays de rétablir le plus rapidement possible un Etat de droit. Encore faut-il qu’elles y arrivent…