Le G5 Sahel, une coalition militaire régionale établie en 2014 pour combattre le terrorisme et l’insécurité au Sahel, est en voie de dissolution. Les retraits du Mali, du Burkina Faso et du Niger laissent le Tchad et la Mauritanie isolés. Cette éventualité d’une dissolution soulève des questions cruciales sur l’avenir de la lutte contre le terrorisme et la coopération régionale en Afrique.
Retrait des pays membres
Le 2 décembre 2023, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé leur retrait du G5 Sahel, suivant l’exemple du Mali, en mai 2022. Cette dissolution représente un revers significatif dans la lutte anti-terroriste dans une région déjà fragilisée par l’insurrection djihadiste.
Les crises politiques et sécuritaires internes au Mali, au Burkina Faso et au Niger ont engendré des tensions, particulièrement autour de la présence militaire française. Les militaires, arrivés au pouvoir par des coup d’État, ont remis en cause l’efficacité du G5 Sahel. Pour les nouveaux hommes forts de ces trois pays, l’incapacité du G5 Sahel à freiner l’expansion djihadiste a érodé sa crédibilité. Surtout face à une multiplication des attaques. Ils ont donc décidé de reprendre la main, en s’appuyant, si besoin, sur les forces de la milice Wagner.
Conséquences Potentielles
La dissolution pourrait entraîner une coordination militaire moins efficace dans la région. Si c’était le cas, les groupes djihadistes pourraient exploiter la situation pour étendre leur influence. C’est pour cela que les pays concernés travaillent à se regrouper sous une nouvelle forme. Afin de regagner en coopération et en efficacité.
La création d’une nouvelle entité régionale est ainsi envisagée, mais sa viabilité reste incertaine. En effet, le G5 Sahel était financé et soutenu en terme logistique par l’ONU et les militaires occidentaux. Or, l’appui de Wagner vient ajouter une zone d’ombre sur le respect des populations civiles. La milice soviétique ayant plusieurs fois été critiquée pour son absence totale de respect des populations locales.
La Mauritanie et le Tchad ont pris acte de la décision de retrait de leurs trois anciens partenaires. Ils ne sont pas capables à deux de maintenir un effort militaire suffisant pour gérer la menace terroriste, surtout en raison de l’importance de leurs frontières. Il leur faut donc aussi réfléchir à une nouvelle forme de coopération.