Alors que l’Algérie a rappelé son ambassadeur accrédité à Madrid pour consultations, le Maroc a autorisé son ambassadrice Karima Benyaich à rejoindre son poste en Espagne, après 10 mois d’absence.
La normalisation entre le Maroc et l’Espagne fait les affaires du royaume, mais dérange au plus haut niveau les autorités algériennes. En effet, Alger n’a pas attendu pour rappeler son ambassadeur accrédité en Espagne, Saïd Moussi, pour des consultations. Acte posé après que l’Espagne a reconnu la marocanité du Sahara, en contrepartie de l’engagement de Maroc à ne plus lorgner Ceuta et Melilla.
Dans une tribune publiée dimanche dans le journal TSA, Abdelaziz Rahabi, ancien ministre et ancien ambassadeur d’Algérie en Espagne, a insisté que la décision espagnole « affecte l’équilibre et les intérêts diplomatiques et marquera de manière durable et qualitative les relations algéro-espagnoles, jusqu’ici caractérisées par la confiance et le respect mutuel ».
De toute évidence, l’Algérie n’a pas un autre vœu pieux que celui de voir l’Espagne revenir sur sa décision de soutenir le plan marocain d’autonomie du Sahara. Pour cela, il n’est pas exclu de voir Alger exercer une pression sur les autorités ibériques. D’autant qu’il a en a les moyens : couper à l’Espagne le robinet de… gaz. Conscient de cette forte pression exercée par Alger sur Madrid, le Maroc joue contre la montre.
En effet, pendant que les autorités algériennes s’agitent autour de cette nouvelle décision de normalisation des relations entre les royaumes chérifien et ibérique, l’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, après 10 mois d’absence, a rejoint son poste, hier dimanche 20 mars. Le Maroc a lancé un message clair : c’est la fin de la longue crise entre le Rabat et Madrid. Quid de l’Algérie ? Wait and see !
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