À domicile, les Argentins ont failli faire chuter l’ogre sud-africain, pourtant archi-favori. La grande équipe des Sprinboks devra méditer sur ses faiblesses à la veille de ses prochaines rencontres face à l’Angleterre, l’Irlande et la France.
Malgré sa victoire sur les Pumas argentins à Buenos Aires (37-33), l’équipe de rugby d’Afrique du Sud a déçu, tant sa supériorité théorique sur son adversaire latino-américain semblait grande. Avec l’Australie championne du Monde et les All-blacks néo-zélandais, les Springboks sont les meilleurs rugbymen au monde. Leur victoire de juillet dernier face aux redoutables Néo-zélandais (46-40) l’a encore amplement prouvé.
Le coeur a des raisons que la raison ignore
Mais les Argentins ont du coeur et de l’orgueil à revendre. Chez eux, porté par le public du Stade Monumental tout acquis à leur cause, les Pumas ont été à deux griffes de démentir les pronostics. Largement dominés à la première mi-temps (24-16), les hidalgos piqués au vif ont donné une leçon de panache aux Sud-africains pourtant au meilleur de leur forme. Emmenée par son demi de mêlée Augustin Pichot, la sélection nationale argentine a enfoncé à maintes reprises la défense adverse, manquant de peu d’emporter la décision dans les douze minutes d’arrêt de jeu décrétées par l’arbitre australien Scott Young.
Les Pumas ont surtout pêché par inattention, face aux professionnels Sud-africains, prompts à exploiter la moindre défaillance de leurs adversaires. C’est d’ailleurs » à froid « , en début de match, que les Argentins ont encaissé deux essais assassins du buteur Breyton Paulse. L’équipe sud-africaine dirigée par le nouvel entraîneur Harry Viljoen pratique désormais un jeu à la main, aéré, et très spectaculaire à défaut d’avoir toute l’efficacité souhaitée.
Les Springboks devront méditer sur leurs points faibles, notamment en défense, avant les prochaines étapes de leur tournée internationale en Irlande et en Angleterre. Tournée qui sera suivie d’une série de test-matches, à domicile, face aux Français, dont le jeu latin, tout en panache est assez proche de celui pratiqué par les Argentins. Les solides défenses de l’hémisphère sud, empreintes de rigorisme anglo-saxon, ont appris à se méfier de ce jeu où le coeur joue un rôle essentiel, comme l’ont compris à leurs dépens les Néo-zélandais éliminés par les bouillants Gaulois en demi finale de la dernière Coupe du Monde.