Dieudo Hamadi est un jeune réalisateur congolais qui peint le quotidien à travers l’image. Il est l’auteur du documentaire « En route pour le milliard », dans lequel il met en évidence la vie des rescapés des affrontements entre les armées du Rwanda et de l’Ouganda, à Kisangani, dans le Nord-Est de la République Démocratique du Congo, en 2000.
C’est un jeune pétri de talent et révolté par le passé de sa ville natale, Kisangani. Du haut de ses 39 ans et 15 ans de carrière, Dieudo Hamadi est l’un des réalisateurs qui font la fierté de la RDC dans le 7e art. Il oriente ses productions dans la conscientisation des masses et la lutte contre les injustices et l’impunité. L’un de ses chefs-d’œuvre reste « En route pour le milliard ».
Le réalisateur des opprimés !
Dans ce documentaire, le jeune réalisateur fait un focus sur les larmes des familles des victimes de cette guerre ayant fait plus de 1 000 morts, au moins 3 000 blessés et d’énormes dégâts matériels dans la ville de Kisangani. Du 5 au 10 juin 2000, cette ville a été le théâtre d’un affrontement entre les armées du Rwanda et de l’Ouganda, soutenant deux factions différentes de la rébellion du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD). Vingt-trois ans plus tard, les familles des victimes dénoncent toujours l’impunité pour les auteurs de ces atrocités. Ce documentaire « dépeint une aventure humaine où les protagonistes, bien que lourdement handicapés, sont mus par une rage de vivre inaltérable, décidés à regagner leur dignité au sein d’une société qui les ignore », aime répéter le réalisateur.
L’humanité pour réussir
En plus du documentaire ci-haut cité, Dieudo Hamadi est l’auteur d’autres films mondialement primés, parmi lequel « Maman colonelle ». Le cinéma fait partie de sa vie. C’est d’ailleurs à Kisangani, sa ville natale, que le jeune réalisateur a découvert cet art. Après un premier pas, M. Hamadi s’est frayé un chemin. « J’ai participé à plusieurs ateliers de formation, notamment à Kisangani, en 2007, dans les locaux de Studios Kabako du chorégraphe Faustin Linyekula, ainsi qu’à Kinshasa, en 2008, à Suka productions du réalisateur/producteur Djo Munga », explique-t-il à Afrik.com.
« C’est en découvrant le travail du réalisateur français Raymond Depardon, deux de ses films (10e chambre : instant d’audience et Délits flagrants) m’ont particulièrement marqué et inspiré », se souvient-il. En dépit du succès, le réalisateur reste humble. « Il y a encore du chemin à parcourir pour aller le plus loin possible dans le cinéma », explique-t-il. Précisant que ses challengers restent « de toucher un public aussi vaste que varié » afin de sensibiliser les communautés sur les valeurs morales.