La capitale gabonaise institutionnalise la fête des cultures. L’événement culturel annuel qui se déroule le week-end de Pentecôte anime les Librevillois. Au programme : expositions, concours et spectacles.
Les Librevillois, Librevilloises se réunissent, chaque année, pour partager leurs richesses culturelles. Pendant le week-end de la Pentecôte, ils réfléchissent, dansent et chantent ensemble. La fête des cultures rassemble la population cosmopolite. Bas les masques.
Libreville regorge d’une mosaïque de peuples. Les habitants sont répartis en communautés d’autochtones, de gens venus de l’intérieur du pays et d’étrangers. Le Gabon regroupe cinquante deux ethnies. Les Africains de l’Ouest, les Asiatiques et les Américains sont venus en grand nombre dans les années 70. » Notre pays est un peu l’Eldorado pour ceux qui veulent investir dans les gisements pétroliers » explique un membre de la mairie.
De la pluriculture est née la nécessité de rassembler toutes les communautés autochtones de la capitale. » Le maire, Paul Mba Abessole, pour créer une convivialité au sein de la ville, a instauré cette fête. Elle est d’ailleurs de plus en plus reconnue et s’étend maintenant vers l’intérieur du pays. Le gouvernement s’implique davantage « . Les habitants découvrent les autres ethnies avec leurs coutumes. Ils partagent leurs repas et se forcent à communiquer avec leur prochain. Le patrimoine de la cité prend forme et s’étend.
Au-delà des préjugés
Au programme, spectacles, exhibitions de danses traditionnelles. Une exposition d’art culinaire, couronnée d’un prix pour le meilleur festin et la reconstitution d’un cadre de vie de l’ethnie Trogho, socle de la culture gabonaise, sont des manifestations phares de ce festival.
Le groupe Camerounais Macase et les espoirs locaux se produiront tout au long du week-end dans les dix-neuf sites. Dans chaque arrondissement, un site, les jardins de la Peyrie, le centre culturel français, la place des fêtes… accueillent les citadins. Pour se creuser la tête, une conférence animée par Ahmadou Kourouma, qui a reçu les prix Inter et Renaudot pour son livre » Allah n’est pas obligé « , propose le thème » l’écrivain africain et la problématique de la démocratie « .
Un mémorial des grands oeuvres de la culture, le Panthéon de la Fête des cultures de Libreville (FCL), va être érigé en l’honneur des plus grands qui ont contribué à la culture gabonaise. C’est une galerie de portraits de ces artistes, avec leurs biographies.
» Toute culture qui tolère s’enrichit au contact des autres « . Une fête est le meilleur moyen pour créer des liens, des occasions de rencontres, et apprendre à apprécier ceux qui vivent à nos côtés.