Deux citoyens britanniques et leur chauffeur ont été kidnappés dans le Parc national des Virunga en République démocratique du Congo (RDC), a annoncé le ministère des Affaires étrangères. Une gardienne du parc est morte dans l’attaque.
Deux citoyens britanniques, un homme et une femme auraient été enlevés aux côtés de leur chauffeur vendredi alors qu’ils visitaient le Parc national des Virunga, un sanctuaire de gorilles renommé dans l’est du pays.
Le véhicule du touriste a été pris en embuscade entre Kibumba et la ville de Goma, a déclaré Joel Wengamulay, porte-parole de l’Institut congolais pour la conservation de la nature, à la radio Okapi, soutenue par l’ONU. Une gardienne de parc voyageant avec les touristes a été tuée et un garde du parc a déclaré sous couvert d’anonymat que le conducteur avait été blessé dans l’embuscade qui s’est produite à environ 10 kilomètres au nord de Goma.
Le parc a connu une augmentation de la violence ces derniers mois, avec des bandes armées se disputant les ressources naturelles de la région, en particulier son charbon de bois. L’année dernière, un cinquième du secteur sud du site a été déboisé en raison de la production illégale de charbon de bois, a indiqué le parc.
Début avril, six rangers, cinq gardes forestiers et un chauffeur, avaient déjà été tués dans une embuscade,
Le Parc national des Virunga couvre 7 800 kilomètres carrés. Il a été créé en 1925 et se est le plus ancien parc national d’Afrique. C’est l’un des habitats les plus diversifiés d’Afrique et il abrite environ un quart des 880 gorilles de montagne survivants dans le monde. C’est aussi un refuge pour des populations importantes de gorilles des plaines orientales, de chimpanzés, d’okapis, de lions, d’éléphants et d’hippopotames.
Mais il a été ravagé par les troubles qui secouent les provinces du Nord-Kivu au Congo, où des dizaines de groupes armés s’attaquent à la population locale et se battent pour la sécurité.
Les animaux sont aussi souvent victimes des braconniers.
En 2014, après une polémique importante, la société britannique Soco s’est engagée auprès du Fonds mondial pour la nature (WWF) à cesser toute opération pétrolière au sein du parc protégé des Virunga. Son exploitation dans ce parc classé patrimoine de l’UNESCO avait fait polémique.
Le parc de Virunga est la plus vieille réserve naturelle d’Afrique, et s’étend au Nord-Kivu sur près de 800 000 hectares, à la frontière avec l’Ouganda et le Rwanda. Selon la direction du parc, en près de vingt ans, plus de 150 gardes du parc ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions, notamment par des rebelles locaux ou étrangers se livrant à des activités illégales : braconnage, déforestation.