L’association de protection des journalistes dénonce l’arrestation arbitraire de deux journalistes français en République Centrafricaine. Charles Bouessel et Florent Vergnes travaillent comme reporters pour l’Agence France-Presse alors qu’ils couvraient une manifestation de l’opposition dans la capitale Bangui,.
Les autorités centrafricaines devraient enquêter sur la police qui aurait agressé deux journalistes français et veiller à ce que les journalistes puissent travailler librement dans le pays, a déclaré aujourd’hui le Comité pour la protection des journalistes.
Le 15 juin, des officiers du Bureau central pour la répression du banditisme ont arrêté et agressé Charles Bouessel et Florent Vergnes, des Français travaillant comme reporters pour l’agence de presse Agence France-Presse, alors que les journalistes couvraient une protestation d’un groupe d’opposition interdit, selon un rapport de leur employeur et de Bouessel, qui s’est entretenu par téléphone avec le CPJ.
Les policiers ont également confisqué du matériel de sonorisation, des appareils photo et des effets personnels aux journalistes, et brisé l’un de leurs appareils photo, selon Bouessel. Les journalistes ont été détenus pendant plus de six heures, a rapporté l’AFP.
« Il est inacceptable d’arrêter et d’attaquer des journalistes pour avoir tout simplement fait leur travail en couvrant un événement qui mérite la peine d’être couvert », a déclaré Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du CPJ à New York. « Nous exhortons les autorités centrafricaines à cesser de censurer les médias et à reconnaître qu’elles n’ont pas le pouvoir de décider de ce qui devrait ou ne devrait pas être couvert. »
Lorsque la police s’est déplacée pour disperser la manifestation, les policiers ont empêché les journalistes de quitter les lieux, selon le rapport de l’AFP. Bouessel a déclaré à son employeur que des policiers avaient jeté sa caméra au sol, l’avaient giflé à la tête et l’avaient frappé. Vergnes a déclaré à l’AFP qu’un officier l’avait saisi à la gorge, l’avait giflé et l’avait frappé au dos avec un fusil Kalachnikov.
Les journalistes ont ensuite été arrêtés et interrogés pendant six heures, selon le rapport de l’AFP.
Bouessel a déclaré au CPJ que lui et Vergnes avaient d’abord été inculpés de couverture illégale d’une manifestation interdite, puis de participation à la manifestation interdite. Hier, les procureurs ont déclaré aux journalistes que toutes les charges avaient été retirées, a déclaré Bouessel.
Flavien Mbata, le ministre de la Justice du pays, a déclaré au CPJ par téléphone qu’il était intervenu et que les charges retenues contre les journalistes avaient été abandonnées.
Cependant, Mbata a maintenu les arrestations des journalistes, affirmant que Bouessel et Vergnes savaient que la manifestation était interdite et n’auraient pas dû la couvrir. Le gouvernement a publié une déclaration sur Twitter avant la manifestation, déclarant que celle-ci était interdite et interdisant toute couverture.
« Les journalistes centrafricains et étrangers à Bangui ont respecté cet avertissement, contrairement aux deux journalistes de l’AFP« , a déclaré Mbata. Il a insisté auprès du CPJ pour que l’équipement des journalistes soit restitué.
Le directeur de l’AFP pour l’Afrique, Boris Bachorz, a déclaré dans un courriel au CPJ que les arrestations et les agressions étaient injustifiables. L’AFP cherche à obtenir des autorités centrafricaines l’assurance que les journalistes et les médias en général seront autorisés à faire des reportages librement, a-t-il déclaré.