Le désaccord qui oppose Occidentaux et Japonais concernant la réduction de la dette des pays les plus pauvres tiraille le Malawi.
Pour résorber une dette de 2, 4 milliards de dollars, Bakili Muluzi, le président du Malawi, revenu au pouvoir en 1999 au terme d’élections pluralistes, doit faire face à un douloureux dilemme : soit il opte pour la solution proposée par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale : tous deux proposent un plan de réduction de la dette pour les pays lourdement endettés (HIPC).Soit il choisit de signer des accords bilatéraux avec ses bailleurs de fonds traditionnels.
Difficile de rester dans le statu quo : le pays consacre 50 millions de dollars par an au service de la dette, ce qui pénalise toute l’économie nationale en obérant ses capacités d’investissement.
Plans inconciliables
Difficile de ménager la chèvre et le choux tant ses deux plans apparaissent inconciliables. Si Européens et Américains suggèrent que l’endettement des pays pauvres peut être résorbé, via l’initiative HIPC et le soutien du FMI, le Japon a fait savoir sa ferme opposition au dispositif.
Or le Japon n’est pas un créancier comme les autres au Malawi. Selon le gouvernement de Blantyre, les Nippons détiennent à eux seuls 70% de la dette bilatérale du Malawi.
Le Japon a annoncé publiquement qu’il ne prêterait plus un yen aux pays qui procèderaient à une réduction de leur dette par le biais de l’initiative des institutions de Bretton Woods.
Bien embêté, le gouvernement du Malawi pèse donc le pour et le contre.
Mais il ne cache pas que quelle que soit l’option choisie, les conséquences fâcheuses pour l’économie du pays pourraient être incalculables.