Descendre la francophonie dans la rue


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L’écrivaine camerounaise Calixthe Beyala brigue le siège de Secrétaire général de la Francophonie, actuellement détenu par l’Egyptien Boutros Boutros Ghali. Elle entend en faire un espace populaire. Sortir la Francophonie de sa tour d’ivoire pour la descendre dans la rue. Interview.

Calixthe Beyala n’a pas sa langue dans sa poche. Elle se présente en qualité d’écrivaine et d’intellectuelle, et non comme une diplomate rompue à la gymnastique lexicale, au poste de Secrétaire général de la Francophonie. L’auteure camerounaise veut réinventer la Francophonie et en faire un espace populaire.

Afrik : Pourquoi vous présentez-vous à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie ?

Calixthe Beyala : Parce que pour moi, la Francophonie est un espace culturel et linguistique. Dont je fais partie. Je me reconnais totalement dans cet espace. Aujourd’hui, cette institution n’intéresse personne. Personne n’en connaît les objectifs. Personnellement, je veux faire de cette institution, un espace populaire, ouvert. Je veux rajeunir l’institution, la mettre à la portée des jeunes.

Afrik : C’est tout un programme !

Calixthe Beyala : Mon projet s’appelle  » Programme pour l’émergence d’une francophonie populaire « . Je veux que les chefs d’Etat francophones signent une charte où ils s’engagent à observer chez eux le respect des Droits de l’Homme et les règles de la démocratie. Et aussi faire une différence entre les pays francophiles où peu de gens parlent français, comme la Pologne et la Roumanie, et les pays réellement francophones. Je veux aussi descendre la francophonie dans la rue.

Afrik : C’est-à-dire ?

Calixthe Beyala : Il est anormal que les Parisiens, par exemple, ignorent jusqu’à l’existence de cette institution. Il faut la démocratiser très vite, organiser un sidathon pour l’Afrique, créer une salle de cinéma pour faire connaître la francophonie…En un mot, il faut une francophonie citoyenne, se rapprocher des gens.

Afrik : Avez-vous reçu des soutiens ?

Calixthe Beyala : Oui, le monde intellectuel est de mon côté. J’ai reçu aussi des encouragements de la part des chefs d’Etats.

Afrik : Lesquels ?

Calixthe Beyala : Je ne peux pas vous en dire plus d’autant plus que je ne suis pas maîtresse de leur vote. Mais dernièrement, j’ai eu une longue discussion avec le président français Jacques Chirac.

Afrik : Que pensez-vous de vos adversaires, Boutros Boutros Ghali et l’ambassadeur du Congo à Paris, Henri Lopes ?

Calixthe Beyala : Ce sont des hommes qui ont des qualités mais ils n’ont aucun projet. Il faut demander à Monsieur Boutros de nous présenter son bilan. Quant à Monsieur Lopes, il paraît qu’il a été Premier ministre du Congo et numéro 2 de l’UNESCO

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