Le Mali est en guerre contre les terroristes sur son septentrion nord, depuis 2012, quelques mois après la chute du Colonel Mouammar Kadhafi en Libye (le 20 octobre 2011). Si certains Maliens sont favorables pour un dialogue avec les groupes terroristes Iyad Ag Ghali et Amadou Diallo alias Amadou Koufa, la France ne l’entend pas de cette oreille.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a rejeté tout dialogue avec les groupes rebelles non-signataires de l’accord de paix d’Alger de 2015. « Disons les choses très clairement : il y a les accords de paix qui viennent d’être évoqués par le Premier ministre Moctar Ouane. Il faut mettre en œuvre les accords de paix. Ce sont les accords de paix qui font la paix. Ils ont été validés par un certain nombre de signataires, dont des groupes armés signataires », a indiqué Jean-Yves le Drian.
« Et dans les accords de paix, il y a un élément tout à fait essentiel qui est l’armée reconstituée. Le Premier ministre vient d’y faire référence et c’est l’urgence du moment. Et puis il y a les groupes terroristes qui n’ont pas signé les accords de paix, les choses sont simples », a poursuivi le ministre français des Affaires étrangères. Néanmoins, Jean-Yves Le Drian a rappelé que la position française était également celle des pays du G5 Sahel.
En revanche, les « groupes signataires » sont d’anciens rebelles, principalement touaregs, ainsi que des groupes armés pro-gouvernementaux, ayant adhéré aux accords de paix de 2015 négociés en Algérie. Mais, certains de ces groupes étaient des alliés des groupes islamistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique (EI) comme le MNLA, qui serait le protégé de la France.
Le Premier ministre malien Moctar Ouane a, pour sa part, souhaité l’instauration d’un dialogue pouvant mettre fin à 8 ans de conflit. Le chef du gouvernement s’est dit favorable à l’application des « conclusions du dialogue national inclusif, qui a eu lieu chez nous et qui a très clairement indiqué la nécessité d’une offre de dialogue avec les groupes armés ».
Ces débats interviennent après la libération récente de quatre otages en échange de 200 détenus réclamés par les « terroristes », ainsi que l’honorable Soumaïla Cissé. La France avait très vite pris ses distances vis-à-vis des conditions acceptées par la junte. Les perspectives d’une accalmie sur le terrain après cette opération se sont rapidement évanouies : mi-octobre, 12 civils, 11 militaires et un Casque bleu ont été tués dans des attaques et explosions attribuées aux groupes terroristes.